Mauvaise nouvelle pour Julian Assange : la justice britannique a approuvé la possibilité d'autoriser son extradition vers les États-Unis, où il serait jugé pour espionnage.
Une décision du tribunal de Westminster Magistrates à Londres ouvre la porte à une extradition de Julian Assange vers les États-Unis.
Jusqu'à 175 ans de prison
Le fondateur de WikiLeaks encourt jusqu'à 175 ans de prison s'il est jugé coupable par la justice américaine des faits d'espionnage qui lui sont reprochés.
Citoyen australien, Assange ne pourra pas compter sur une intervention des autorités de son pays pour espérer s'en sortir. Simon Birmingham, ministre australien des Finances, a déjà annoncé que le gouvernement n'allait pas intervenir en sa faveur, car il a « confiance dans l'indépendance et l'intégrité du système judiciaire britannique ».
Un énième rebondissement dans cette affaire n'est cependant pas à exclure, puisque ses avocats ont encore l'opportunité de faire appel devant la Haute Cour afin de tenter de faire annuler la décision de justice.
S'il n'y a pas d'appel, ou si celui-ci est rejeté, le dossier sera alors confié à la ministre britannique de l’Intérieur Priti Patel, qui aura le dernier mot sur l'extradition du lanceur d'alerte. Si Patel ordonne l'extradition d'Assange, celle-ci devra avoir lieu dans les 28 jours.
Le lanceur d'alerte accusé d'espionnage
Julian Assange est actuellement détenu dans la prison de haute sécurité de Belmarsh. Il avait été arrêté par la police britannique il y a trois ans, en avril 2019, à l'ambassade d'Équateur, à la suite de la suspension de l'asile politique dont il bénéficiait depuis 2013.
Pour rappel, il est accusé par les États-Unis d'avoir diffusé des centaines de milliers de documents classifiés et confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques du pays, dont certains relatifs aux interventions en Irak et en Afghanistan.
Les défenseurs d'Assange estiment quant à eux que les enjeux politiques ont pris le dessus sur la justice. Rebecca Vincent, de Reporters sans frontières, exhorte le gouvernement britannique à intervenir pour « protéger le journalisme et la liberté de la presse ». Elle ajoute que le Royaume-Uni n’a aucune obligation d’extrader Julian Assange vers les États-Unis.
Source : The Guardian