Dans son effort de guerre visant à faire cesser le piratage de films et de séries, la Motion Picture Association fait un rapport de la situation.
Pour rappel, celle-ci a fait parvenir au gouvernement américain une liste ciblant les sites et autres responsables du piratage afin d'obtenir sa coopération dans cette lutte vieille d'une décennie.
20 000 sites de piratage bloqués presque partout dans le monde
À l'occasion d'une visioconférence qui regroupait divers membres haut placés de la MPA, l'association a fait le bilan de sa lutte contre le piratage. Elle indique ainsi que 75 000 domaines et 20 000 sites liés au piratage de films et de séries ont été bloqués dans 39 pays depuis le début de son combat contre cette pratique.
À noter que cela ne cible pas les États-Unis, en raison d'un vide juridique dans la loi pour les droits d'auteur. Il y est en effet impossible de faire parvenir des mises en demeure en l'absence de faute. Or, c'est cette technique qui est majoritairement employée pour bloquer les sites pirates.
D'abord controversée à ses débuts il y a une dizaine d'années, cette méthode pour faire cesser ce genre d'activité s'est finalement prouvée particulièrement efficace. Cela permet en effet aux ayants-droit de demander le blocage d'un site à un fournisseur d'accès à Internet sans avoir à tenir les sociétés impliquées directement responsables.
Cela explique notamment pourquoi la MPA rapporte autant de sites bloqués spécifiquement dans 39 pays où, pour la plupart, la loi a été aménagée pour réaliser cette procédure sans même passer devant le tribunal.
Une lutte comprenant des alliés de poids
En attendant que le blocage de sites devienne techniquement légal aux États-Unis (la dernière tentative en ce sens remonte une dizaine d'années en arrière et avait provoqué un véritable tollé par peur d'abus), plusieurs acteurs majeurs du Web ont volontairement choisi de participer à l'effort de guerre.
La MPA compte ainsi parmi ses plus grands alliés nul autre que Google lui-même. Une décennie durant, le moteur de recherche n'a pas hésité à bloquer des sites pirates identifiés, sous forme de censure, alors qu'il était positionné en tant que défendeur de l'affichage de tels sites en son sein.
Aujourd'hui, Google accepte même de bloquer des sites alors qu'il n'est plus indiqué comme défendeur, participant ainsi aux chiffres présentés par la MPA et cités en introduction de cet article. L'association s'est par ailleurs alloué les services d'un avocat pour rendre possibles d'autres coopérations de cet acabit. On peut par exemple citer la Chine et la Russie, qui disposent de leur propre écosystème internet parfois difficile à percer.
En attendant un projet de loi pour contribuer à la lutte contre les sites de piratage aux États-Unis, la MPA s'estime satisfaite des résultats après dix ans d'efforts. On peut toutefois se demander si ces chiffres avancés représentent vraiment une victoire, ou seulement une goutte d'eau dans l'océan de la piraterie en ligne.
Source : WashLglFndt