Noctua avait fait une certaine impression lors de l'édition 2012 du Computex, en dévoilant un projet de ventilateur muni d'un dispositif de réduction active du bruit, à la façon de ce que proposent les casques audio noise cancelling. À l'époque, l'autrichien précisait toutefois qu'il n'était pas certain que le projet aboutisse. Un an plus tard, il revient à Taïwan pour en présenter l'état d'avancement et se dit désormais nettement plus confiant. Il baptise sa technologie R-ANC, pour RotoSub Active Noise Cancellation, du nom de la société suédoise avec laquelle il collabore sur le sujet.
De quoi parle-t-on déjà ? Noctua ambitionne de mettre au point un ventilateur dont le pourtour et les pales auraient été modifiés de façon à émettre, pendant qu'ils tournent, des vibrations inverses à celles qui constituent les principales nuisances sonores aux oreilles de l'utilisateur. Plus concrètement, il s'agit de capturer à l'aide d'un micro les sons que l'on souhaite annuler pour ensuite tenter de délivrer la phase inverse. Pour en savoir plus sur la façon dont Noctua compte procéder au sein d'un ventilateur, n'hésitez pas à vous référer à notre actualité de 2012.
En 2013, le projet s'est changé en un produit concret, susceptible d'être lancé dans le commerce, même s'il est encore loin d'être finalisé. Constatant que l'annulation de bruit dépendait grandement du contexte dans lequel fonctionnait le ventilateur (adossé à un radiateur, une grille de boîtier, à vide, au milieu d'autres flux d'air, etc.), Noctua s'est dans un premier temps fixé comme objectif de maîtriser l'environnement associé.
Pour ce faire, il a choisi d'élaborer un ventirad complet, au sein duquel prendra place le dispositif. L'ensemble est protégé par un capot, de façon à limiter les interférences avec le flux d'air principal, et surmonté d'un logo que l'on pourra faire s'allumer quand la réduction est active. Ainsi, le contrôleur en charge de capturer les sons émis et de déterminer quelles sont les fréquences à annuler peut travailler plus efficacement.
À ce stade, le résultat est relativement probant, sans non plus se révéler extraordinaire, du moins dans les piètres conditions de test que délivre un salon comme le Computex. Le ventilateur ne devient pas silencieux, mais on a l'impression que la partie la plus aiguë du son qu'il émet est, effectivement, annulée. Noctua se dit toutefois confiant dans sa capacité à rendre le système encore plus efficace d'ici le lancement. Celui-ci pourrait intervenir avant la fin de l'année si aucun écueil n'est rencontré mais, prudent, Noctua préfère donner rendez-vous à l'édition 2014 du Computex pour juger du rendu final de son projet.
Chérie, oublie le solitaire, j'ai changé de ventirad !
L'autre dernière idée en date des ingénieurs de Noctua consiste à étudier la façon dont améliorer la transmission de chaleur au sein de la base d'un dissipateur, du processeur vers les caloducs qui se chargent ensuite de l'envoyer vers les ailettes du radiateur. Problème : la plupart des radiateurs actuels font appel à une base en cuivre, élément généralement considéré comme l'un des meilleurs qui soit en matière de conductivité thermique... du moins si l'on s'en tient aux matières abordables.
En regardant plus loin, Noctua est tombé nez à nez avec le diamant, qui offrirait selon lui une conductivité supérieure de 25% à celle du cuivre (dans l'absolu, elle est même bien supérieure). L'autrichien a donc imaginé d'intégrer de la poussière de diamant à la surface de la base de cuivre utilisée pour ses ventirads. D'après ses simulations, il y aura là de quoi améliorer l'efficacité générale d'un dissipateur en aidant à la propagation des calories du centre vers l'extérieur de la base, pour au final abaisser de 3 ou 4 degrés la température de fonctionnement d'un processeur à ventilation équivalente.
Deux problèmes se posent toutefois : le premier est qu'il faut encore vérifier les simulations dans le monde réel. C'est dans ce but que Noctua s'est fait récemment livrer le prototype exposé au Computex (accessoirement, c'est aussi une bonne occasion de faire parler de soi, bien sûr). Le second, plus évident, tient au prix du matériau. Le diamant, même synthétique, coûte cher (du moins aujourd'hui), et le surcoût ne se justifiera sans doute pas si le gain est trop limité.