Quelques nouvelles ont toutefois retenu notre attention.
Mobiles en fusion
Selon la presse nippone, les groupes japonais de technologies et services informatiques Toshiba et Fujitsu sont en discussions pour regrouper d'ici à la fin de l'année leurs activités de téléphones portables, afin de survivre dans un marché japonais amoindri et de gagner un rang international.
En fusionnant au sein d'une même entreprise leurs divisions respectives de mobiles, Toshiba et Fujitsu deviendraient numéro deux du secteur au Japon, avec environ 20% de parts de marché, derrière Sharp qui contrôle plus de 25% des ventes de téléphones mobiles au Japon. Les sociétés japonaises détiennent près des neuf dixièmes du marché des portables au Japon, mais les ventes déclinent pour se situer à 31 millions d'unités environ en 2009 contre 50 millions dans les années précédentes.
A l'étranger, elles n'ont qu'une présence symbolique, avec une part de marché de seulement 3%. Selon le journal Nikkei, Toshiba et Fujitsu estiment qu'elles peuvent obtenir une position plus forte grâce à leur savoir-faire technologique pour la prochaine génération de mobiles (norme LTE).
Le rapprochement des activités de mobiles de Fujitsu et Toshiba s'inscrirait dans le cadre d'un mouvement de consolidation de ce secteur au Japon. Hitachi, Casio et NEC viennent de fusionner leurs divisions de développement, production et ventes de téléphones portables, tout en conservant les trois marques.Auparavant, Sanyo avait cédé à Kyocera son département de portables.
A noter que la tablette numérique iPad d'Apple semble se vendre au Japon à un rythme supérieur aux prévisions, grâce à une couverture médiatique grand public exceptionnelle et aux atouts indéniables de l'objet. Les acheteurs font apparemment fi de ses défauts, pourtant également relevés par la presse. Les files d'attente sont presque quotidiennes depuis le lancement le 28 mai devant les guichets d'Apple et de son partenaire local Softbank à Tokyo.
La pré-4G en test dans la capitale nippone
Le premier opérateur de télécommunications mobiles japonais, NTT Docomo, a lancé les tests de son futur réseau cellulaire à très haut débit à la norme Long Term Evolution (LTE), prélude à une mise en service commerciale en décembre prochain.
Pionnier des technologies mobiles avancées, NTT Docomo a débuté plusieurs expérimentations sur la partie initiale de ce réseau, à Tokyo. Elles portent sur la fiabilité des équipements, la vitesse de transmission, la commutation automatique entre les stations de base au cours du déplacement de l'utilisateur et autres caractéristiques de cette nouvelle infrastructure. NTT Docomo a programmé depuis longtemps la mise en service commerciale de ce nouveau réseau à la fin de l'année. Dans un premier temps, il s'agira d'offrir des services d'échange de données depuis des ordinateurs portables et autres terminaux nomades, avant de proposer également des téléphones compatibles.
La norme LTE succède au standard de troisième génération (3G) appelé WCDMA HSDPA/HSUPA, actuellement employé par NTT Docomo depuis 2001. Plus de 95% de ses 56,35 millions de clients sont abonnés à une offre 3G et NTT Docomo s'apprête à stopper dans quelques mois le service de deuxième génération, équivalent du GSM français. Son concurrent Softbank l'a déjà fait.
La norme LTE, classée dans la catégorie 3,9G, permet en théorie de recevoir des données à un débit de quelque 100 mégabits par seconde (Mbit/s), bien plus rapide que celui offert par la 3G actuelle et équivalent à celui qu'autorise une connexion fixe par fibre optique (technologie FTTH). Toutefois, NTT Docomo va dans un premier temps limiter ses tests à des débits inférieurs, avant de procéder à une montée en puissance graduelle d'ici au lancement commercial. Ses principaux concurrents locaux, KDDI et Softbank, préparent aussi la construction d'infrastructures à la même norme internationale.
3D de bout en bout
Le géant de l'électronique japonais Panasonic s'apprête à créer au Japon un centre de développement de technologies et applications vidéo en trois dimensions (3D) pour les univers de l'art, du divertissement, de la médecine ou de l'éducation.
Il s'agit de coordonner les développements en interne et de proposer aux firmes clientes un guichet pour favoriser la création en trois dimensions et l'utilisation des images en relief dans un large champs d'activités.
Panasonic dit vouloir proposer à sa clientèle un ensemble complet d'outils, matériels et logiciels. Le groupe entend aider les différents utilisateurs potentiels de systèmes 3D à concrétiser leurs projets, à créer des images en relief, à les traiter et exploiter. Le groupe compte sur l'interaction organisée entre ses différents services pour proposer des moyens techniques plus novateurs et réellement adaptés aux besoins des utilisateurs.Ce nouveau centre dédié sera effectivement mis en place début juillet.
Aux dires des industriels japonais, "2010 est l'année inaugurale de la 3D", une assertion qui s'appuie sur la commercialisation à grande échelle de téléviseurs capables de restituer des images en relief.
Le grand concurrent de Panasonic, son compatriote Sony, est lui aussi un chantre de la 3D, également à même de fournir des moyens techniques et prestations très larges dans ce domaine. L'amélioration des techniques 3D, qui concerne aussi le cinéma, est perçue comme une occasion de modifier le traitement des images non seulement dans une optique divertissante, mais aussi au service du développement industriel, du commerce en ligne, de la santé ou encore de l'éducation.
3D, attention les yeux
Alors que beaucoup s'enthousiasment pour la 3D, un consortium japonais d'industriels et autres organisations a cependant mis en garde via un cahier de recommandations pour les téléspectateurs, créateurs et diffuseurs d'images vidéo en trois dimensions (3D), afin de prévenir les incidents dus au visionnage de ce relief artificiel.
« Il y a un minimum de principes à connaître » pour regarder des images en 3D en toute sécurité, indique le consortium dans son document.
La TV 3D repose sur la différence de perception d'une même scène par chacun des deux yeux, compte tenu de l'espace qui les sépare. Les TV 3D présentent une image différente à chacun, via un système de filtrage opéré par des lunettes spéciales. Le guide souligne notamment qu'il est nécessaire de veiller à respecter la distance recommandée de visionnage. Il indique qu'en cas de perte de la sensation de relief, il est nécessaire de cesser de fixer l'écran durant un moment, avant d'y revenir. « Si même dans ce cas, et après avoir vérifié l'absence de problème technique, le relief n'est pas apparent, et si le sujet continue de voir deux images superposées, il faut arrêter de regarder », tranche-t-il. Ce guide insiste sur le fait qu'il est important de ne pas se forcer à fixer l'écran en cas d'apparition d'une sensation de malaise, de fatigue. « La perception varie grandement entre les personnes, pour plusieurs raisons », souligne le consortium, insistant sur le fait que les parents doivent être informés des risques.
« Il est souhaitable que les adultes jugent si oui ou non leur enfant est apte à regarder des images en 3D et, le cas échéant, dans quelle limite de temps ». Le consortium demande par ailleurs aux fabricants de prendre diverses précautions pour éviter l'apparition de phénomènes nuisibles pour le téléspectateur, même si ce dernier ne s'en rend pas compte (par exemple si l'image qui doit viser l'œil droit apparaît dans le gauche à cause de la mauvaise synchronisation des lunettes actives qui obturent un oeil puis l'autre).
Message aux lecteurs: l'auteur de cette chronique, Karyn Poupée, vous annonce la publication de son troisième livre, Histoire du Manga (éditions Tallandier, 400 pages, 23 euros), ou comment cette bande dessinée japonaise est née, a évolué et s'est transformée parallèlement à la société nippone.