Live Japon : Toshiba réclame des sous à ses ex-patrons escrocs

Karyn Poupée
Publié le 07 novembre 2015 à 13h43
D'aucuns aimeraient que ce soit l'épilogue du scandale, mais ce n'est peut être même pas encore le commencement de la fin: la direction de Toshiba a annoncé ce samedi qu'elle allait poursuivre en justice trois des ex-patrons du conglomérat pour avoir commis des malversations financières avec la complicité de deux directeurs financiers.

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Sont réclamés par voie de justice à ces personnes 300 millions de yens (plus de 2 millions d'euros) en dommages et intérêts pour les falsifications de bénéfices qu'elles ont commises et qui, elles, s'élèvent à plus d'un milliard d'euros durant les années 2008 à 2014.

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Sont poursuivis les trois ex-PDG Hisao Tanaka, Norio Sasaki et Atsutoshi Nishida. Ils ont "une grosse responsabilité" dans le maquillage des comptes, a conclu un comité d'avocats qui a en revanche blanchi l'actuel patron, Masashi Muromachi, même si ce dernier était aussi membre du conseil d'administration au moment des faits.

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Pendant des années donc, Toshiba avait, sur pression de ces messieurs, manipulé ses comptes pour minimiser les pertes et gonfler les bénéfices (à hauteur de 1,1 milliard d'euros cumulés sur la période incriminée).

Désormais, Toshiba doit non seulement sauver son honneur devant des actionnaires remontés (notamment aux Etats-Unis ou certains ont déposé une plainte en nom collectif), redorer sa marque mais aussi réparer les pots cassés. Car les pertes masquées existaient bel et bien et des activités prétendues en bonne santé pas du tout pimpantes. Il en résulte qu'il faut désormais administrer en une fois le remède qui aurait dû être appliqué par petites doses au fil des ans.
Toshiba a ainsi par exemple dû enregistrer une charge exceptionnelle de 70 milliards de yens (519 millions d'euros) sur ses comptes consolidés du fait de dépréciations d'actifs dans une filiale de systèmes de caisses enregistreuses (POS).


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Bilan , le groupe a fini dans le rouge le semestre d'avril à septembre sur le plan opérationnel et son bénéfice net n'a été sauvé que par le produit de la cession de parts dans des sociétés.
Il faut s'attendre en outre à d'autres décisions peut-être douloureuses qui pourraient se traduire par des suppressions d'emplois par centaines ou plus.
Il est en outre quasi assuré que la stratégie à l'oeuvre de l'abandon progressif des produits grand public (TV par exemple, dont la production est entièrement sous-traitée) va encore subir un coup d'accélérateur, avec la possible sortie dans une entreprise à part des appareils audiovisuels et électro-ménagers.

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A noter enfin que, si Toshiba veut vraiment se montrer exemplaire, l'entreprise aurait tout intérêt à cesser de donner à certains journaux japonais ses documents pourtant confidentiels en avant-première et de faire des démentis publics ensuite, avant de confirmer au compte-goutte chacune des révélations faites sur la base de fuites organisées. Dans toute autre grande puissance économique, cette façon de procéder serait jugée illégale et des enquêtes diligentées pour savoir comment le groupe gère ses informations internes. Mais là, pas plus l'Agence des services financiers que la Bourse de Tokyo ne semblent s'inquiéter de ces méthodes, ce qui ne les empêche pas par ailleurs de jouer les parangons de vertu.
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