Si à l'instar de Michael Scofield dans Prison Break vous souhaitez vous faire tatouer les plans d'une prison pour mieux vous en échapper alors peut-être faudrait-il reconsidérer cette idée. En effet, outre-Atlantique, ces motifs sont actuellement passés au crible par un algorithme. C'est en tout cas ce sur quoi planche le FBI depuis 2014 (voir : Le FBI veut une base de 52 millions de visages).
Concrètement, l'agence de renseignement travaille avec l'Institut national des normes et de la technologie (NIST) afin de développer une base de données de personnes en fonction de leurs tatouages. La reconnaissance d'images, jusqu'à présent développée au service du consommateur et implémentée dans les gestionnaires de photos, est donc cette fois strictement associée à l'identification.
Pour ce faire, 15 000 images de prisonniers ou d'individus disposant d'un casier judiciaire ont été transférées à des chercheurs chargés de concevoir l'algorithme de reconnaissance. Après ce premier essai, une autre base de 100 000 images récupérées par les autorités de l'Etat de Floride, du Tennessee et du Michigan seront passées au crible.
Ces tatouages permettront par exemple de déterminer si telle ou telle personne fait partie d'un gang et pourra identifier des modèles similaires pour rapprocher plusieurs individus autour d'un fait par exemple. En revanche, le processus devenant automatisé, le contexte ne sera pas pris en compte et c'est précisément ce que pointe l'EFF, la fondation chargée de protéger les droits à la vie privée des citoyens.
Pour la fondation, le tatouage est un moyen d'expression ou une manière de montrer son appartenance à une religion selon le motif. De fait, l'analyse de ces images pourrait aller à l'encontre du premier amendement de la Constitution des Etats-Unis, lequel stipule :
Le Congrès ne fera aucune loi relative à l'établissement d'une religion, ou à l'interdiction de son libre exercice ; ou pour limiter la liberté d'expression, de la presse ou le droit des citoyens de se réunir pacifiquement ou d'adresser au Gouvernement des pétitions pour obtenir réparations des torts subis.
A l'inverse, un tatouage peut avoir été réalisé plusieurs années auparavant et n'illustre plus forcément l'état d'un individu.