Se servir de Facebook et Instagram pour poster des petites annonces est une chose, mais utiliser les réseaux sociaux pour afficher des photos d'armes dans l'optique de les revendre illégalement en est une autre. Sous couvert de la loi et de la protection des mineurs, les deux plateformes viennent d'annoncer le durcissement des règles en matière d'armes à feu sur leurs pages.
Dans un billet publié le 5 mars, Facebook, qui est par ailleurs propriétaire d'Instagram, explique que s'il considère les petites annonces entre particuliers concernant la location, l'échange, la vente d'objets ou même les demandes de dons comme ayant leur place sur les réseaux sociaux, les transactions liées aux armes seront désormais étroitement surveillées.
« Les gens utilisent parfois nos outils gratuits pour discuter de produits réglementés ou controversés. Dans certains cas, ils favorisent la vente ou l'utilisation de ces produits, même s'il est impossible de conclure une vente sur Facebook ou Instagram. Nous avons récemment été confrontés à l'inquiétude de personnes concernant des ventes d'armes à feu : c'est l'un des nombreux domaines où nous sommes confrontés à un défi difficile visant à équilibrer la liberté d'expression et les conséquences que ce genre d'échanges peut avoir » explique le service.
Une série de nouvelles règles a donc été mises en place : les alertes concernant les messages liées à la vente d'armes à feu seront étudiés systématiquement et des avertissements aux utilisateurs seront envoyés. Par ailleurs, Facebook s'engage à limiter ces publications aux plus de 18 ans. Le réseau social permettra les discussions concernant les armes sur des pages dédiées entre utilisateurs majeurs, et traquera les ventes illégales.
En somme, Facebook et Instagram ne comptent pas interdire les ventes d'armes via leurs plateformes, mais cherchent surtout à les surveiller pour empêcher les transactions illégales de prendre forme sur leurs pages. Facebook explique travailler avec « un certain nombre de personnes et d'organismes » pour renforcer cette démarche. Les réseaux sociaux assurent qu'ils agiront contre le contenu lié aux trafics violant les lois, mais restent attachés à la liberté d'expression.
Un engagement qui n'empêchera pas les transactions d'être conclues en privé via ces plateformes sociales, de plus en plus prisées des trafiquants, comme le déplore des associations comme Moms Demand Action. Cet organisme a d'ailleurs publié début février une vidéo parodiant le Look Back de Facebook, pour pointer du doigt le trafic présent sur la plateforme.