Dans une interview donnée au Figaro.fr, Michel Boyon, le président du CSA jette un œil circonspect à la future nomination d'un commissaire nommé par le gouvernement au sein de l'Arcep. Alors qu'un rapprochement entre CSA et l'Arcep est également évoqué par la classe politique, il explique qu' : « on ne peut pas jouer au Lego avec des institutions qui ont affirmé leur indépendance, démontré leur compétence, acquis leur légitimité. Mais n'oublions pas que le CSA a une immense originalité. Il est un régulateur de contenus, le seul en France, et celui qui a le plus de pouvoirs en Europe et dans le monde ».
Il précise : « Rien de ce qui a été dit ces derniers jours sur les rapports entre les deux institutions ne me gêne. Mais si certains voulaient par ce biais restreindre la régulation des contenus audiovisuels, ce serait inacceptable ». Le ton est donné.
Outre cette question d'actualité, Michel Boyon évoque également la nécessité de mieux réguler les upload de vidéos sur les sites de partage en ligne. « Ce sont eux qui soulèvent l'essentiel des difficultés en termes de protection de l'enfance, de dignité de la personne ou de racisme et d'antisémitisme. Avec le téléviseur connecté, leur impact s'amplifiera. La seule voie d'action aujourd'hui est la saisine d'un juge. Elle est très insuffisante ».
Le CSA souhaite donc renforcer sa coopération avec l'Arcep sur ce terrain en établissant une charte déontologique engageant les éditeurs et les hébergeurs, notamment pour la protection du jeune public. Un label serait alors édité. Le CSA va même plus loin en estimant pouvoir : « aller plus loin encore en demandant que les logiciels de contrôle parental filtrent les sites qui n'auraient pas ce label ». Un filtrage à la mode Hadopi ?