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Cuba est réputé pour être l'un des pays les moins connectés du globe. Un problème qui s'ajoute à ceux, plus sociétaux, que connaissent les habitants de l'île.

Lorsqu'on parle de connexion internet, Cuba peut être considéré comme un nouveau-né. Sur place, les données cellulaires ne sont autorisées que depuis 5 ans, le Wi-Fi est accessible à domicile depuis 2019, l'année même où débarqua la 4G sur l'île. Ces derniers mois, dans un contexte économique très délicat, le service internet semble malheureusement reculer, au grand dam des Cubains, qui commençaient à l'apprivoiser à la vie comme au travail.

D'affreux ralentissement sur l'internet cubain

Cuba, déjà en proie à un ralentissement de la distribution de nourriture, de médicaments et de carburant, affronte aussi un autre problème dont les habitants se passeraient bien : internet est affreusement lent. Ces derniers mois, les observateurs ont noté un réel ralentissement des connexions, poussant certains utilisateurs à se lever en pleine nuit pour profiter de débits plus élevés et télécharger ou envoyer certains contenus.

« Internet ne cesse de s'aggraver et nous atteignons le point où se connecter devient impossible pour le Cubain moyen », témoigne un ingénieur informatique à nos confrères de Reuters. Jorge Noris est, en effet, obligé de travailler en pleine nuit, pendant que la majorité des Cubains sont déconnectés.

Actuellement, télécharger un film pesant 5 Go peut prendre jusqu'à 3,5 heures à Cuba, selon l'enquête du site de comparaison des débits Cable.co.uk, qui classe la Tierra Caliente 203e des pays les plus lents, sur un total de 220. Aux États-Unis, un tel fichier se télécharge en moyenne en un peu plus de 5 minutes.

Une dévaluation brutale de la monnaie locale en 2020 qui complique les choses

À Cuba, il n'existe qu'un seul opérateur (d'État qui plus est !), Etecsa, qui est donc en position de total monopole, avec un fort contrôle étatique de l'accès à internet (certains sites et médias ne sont accessibles que via des VPN, pour contourner la censure), qui régule à sa guise la puissance des installations de télécommunications. En réponse, la patronne de l'opérateur, Tania Velasquez, a récemment déclaré avoir constaté une forte augmentation du nombre d'utilisateurs, ce qui a mis à mal une infrastructure vieillissante.

Selon la dirigeante, Cuba (11 millions d'habitants) a enregistré plus d'un million de nouveaux utilisateurs en 2022 cherchant à accéder à internet. « Cela a contribué à une augmentation de 63 % du volume du trafic », ajoute-t-elle, évoquant les difficultés économiques de Cuba pour justifier l'impossibilité actuelle d'une mise à niveau des technologies.

La dévaluation du peso début 2021 a fait dérailler les échanges. Les Cubains qui faisaient appel à leur famille pour recharger leur compte internet depuis l'étranger échangent désormais des dollars sur le marché noir au prix fort, pour acheter ensuite de la data dans des forfaits vendus en pesos. Désormais, l'opérateur Etecsa pousse ses clients à procéder à des achats hors de Cuba en dollars, pour maintenir son service.

Source : Reuters