Alors que l'Iran est en proie à un important mouvement de protestation, le pays limite l'accès à Internet pour ses millions d'habitants.
En réponse, le gouvernement américain délivre désormais une licence qui permet aux entreprises de la tech de mener des activités en Iran, notamment pour permettre à la population d'accéder à Internet. Elon Musk, à la tête de Starlink, a rapidement annoncé la disponibilité de son service sur le territoire iranien.
Un mouvement protestataire qui a besoin d'Internet
Internet est devenu l'outil essentiel de la liberté d'expression, un outil quasi vital en temps de guerre ou lors de grands mouvements de protestation. Depuis quelques jours, on peut voir sur la Toile des vidéos et des photos amateurs qui témoignent des événements qui se déroulent en Iran. Mais ces images sont tellement mal accueillies par l'État iranien qu'il a décidé de limiter l'accès à Internet sur son territoire. Alors que la décision du gouvernement américain d'aider la population provoque l'indignation de la République islamique, celle d'Elon Musk a pour effet de... provoquer le blocage du site web de Starlink dans le pays.
Les Iraniens sont coutumiers de la censure, et l'utilisation de Tor ou d'autres solutions comme Psiphon se généralise. Mais, lorsque les accès filaires et mobiles sont plus restreints, les solutions se font rares, et c'est là que le milliardaire veut donner un coup de main. En ouvrant l'accès à son service en Iran, tous les appareils compatibles pourront y fonctionner immédiatement. Mais encore faut-il pouvoir s'en procurer un.
Une solution qui ne paraît pas adaptée à la réalité sur le terrain
La difficulté pour obtenir le bon équipement n'est pas le seul obstacle à la pertinence du service en Iran. En effet, Starlink nécessite l'utilisation d'antennes paraboliques. Or, celles-ci sont généralement assez visibles, et la répression iranienne est parfaitement rodée pour les repérer et les détruire. Si bloquer ou intercepter les fréquences utilisées par ces antennes n'est pas des plus évidents, le routeur de Starlink ne fournit qu'un accès Wi-Fi, ce qui présente son lot de risques et de désavantages dans un tel contexte de censure.
Qui plus est, les manifestants iraniens utilisent leurs smartphones et les réseaux mobiles pour faire des reportages dans la rue et les diffuser le plus rapidement possible avant d'être appréhendés ou censurés. Cette nécessité d'être en mouvement rend le service d'Elon Musk beaucoup moins pertinent, car il est surtout adapté à la réception stationnaire.
Mais si Starlink sert réellement les manifestants et que ceux-ci en font un usage efficace et sûr, la destruction des milliers de satellites de la société semble hors de portée pour le gouvernement iranien. Si tant est que celui-ci en vienne aux mains avec le milliardaire sud-africain.
Source : WCCFTech