Le Conseil de l'Europe est, avec le Parlement européen, l'organe qui décide des mesures législatives ou budgétaires applicables à l'ensemble des Etats membres. Dans une note (.pdf), l'institution dresse la liste des produits et services que ne doivent plus vendre ces pays à la Syrie.
Dans cette énumération figurent en bonne place les « équipements et logiciels destinés à filtrer Internet et les communications téléphoniques par le régime syrien ». Désormais, la vente de tels outils par les Etats membres à la Syrie est donc proscrite, estime l'Europe.
Pour rappel, la Syrie est actuellement au centre de troubles opposant les fidèles du président Bachar El Assad et des civils. Des accrochages ont déjà fait plus de 4 000 morts depuis mi-mars selon Navi Pillay, Haut commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme.
Cette interdiction survient alors que Wikileaks a publié plusieurs informations relatives aux différentes solutions de filtrage et d'interception proposées par des sociétés éditrices. La plateforme livre un panel d'entreprises et de services qui vendent divers outils permettant de contrôler l'ensemble des réseaux fixes ou mobiles (filtrage Web, tracking GPS, utilisation de malwares, analyse de messages vocaux ou de SMS...).
Wikileaks a également publié un échange entre la société française Amesys (filiale de Bull) et le gouvernement libyen. On découvre que les deux entités avaient prévu de mettre en place une architecture de surveillance complexe en matière de protection et d'interception des données et des communications (mobiles et fixes, e-mail, échanges entre postes, protection des ordinateurs), la localisation de GSM, la protection de certaines personnes VIP contre les attaques à distance.