Technologie au travail : du bon et du moins bon selon une étude

Audrey Oeillet
Publié le 01 mars 2012 à 16h22
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Un rapport réalisé par te Centre d'Analyse Stratégique et la Direction Générale du Travail détaille l'impact de l'usage des technologies de l'information et de la communication (TIC) au travail. Et le bilan s'avère mitigé.

Dans ce document de 12 pages (PDF) le CAS et la DGT s'intéressent aux différents outils entrant dans la catégorie des TIC : « Ils ont en commun de produire, transformer ou échanger de l'information grâce à des composants électroniques et peuvent être des matériels (ordinateurs, téléphones portables, réseaux filaires), ou des logiciels qui les complètent. Les réseaux, qu'ils soient physiques ou virtuels, sont également considérés comme des TIC » explique ainsi le rapport.

Ordinateurs, smartphones, réseaux divers... autant d'éléments aujourd'hui très présents dans le quotidien des employés, qu'ils soient cadres ou non. Et si cette tendance pousse les employés à devenir de plus en plus autonomes, elle contribue également à augmenter la cadence de travail. « Si les TIC n'en sont pas directement la cause, elles renforcent les contraintes organisationnelles ou des normes de productivité. En étant directement intégrées à la chaîne de valeur de l'entreprise, parfois même en l'accompagnant, elles créent des interdépendances entre les salariés » explique le rapport. « En ce sens, elles peuvent apparaître comme “complices'' des dispositifs qui accroissent, délibérément ou non, la pression sur le travail et la surcharge informationnelle. »

Autre élément accusé d'augmenter stress et surcharge de travail : la surinformation, notamment par le biais d'une très grande quantité de mails reçus au quotidien. « Certaines entreprises commencent à réfléchir à ces phénomènes et à leurs alternatives à l'occasion de “journées sans mail”. »

Le coup de la panne

Le fait de dépendre des TIC entraîne également des difficultés lors ces dernières font défaut : « Un autre risque est associé aux pannes et incidents liés aux TIC, qui perturbent le rythme de travail. Ces dysfonctionnements sont en hausse notable et peuvent provoquer un stress important, en particulier pour les salariés subissant une pression temporelle dans leur activité, ou pour ceux qui sont en contact direct avec des clients » note l'étude. Rares sont en effet les employés qui n'ont jamais rencontré de problème face à une messagerie ou un backoffice défectueux, rendant tout travail impossible pendant une certaine durée.

Très dense, le rapport met également en avant plusieurs paradoxes induits par les TIC : le principal d'entre eux résulte dans l'idée que, si les technologies permettent aux employés d'être plus autonomes, elles favorisent également le contrôle accru de leur travail par le biais des moyens technologiques mis en œuvre. « Certains types de TIC comme les progiciels de gestion intégrée peuvent jouer un rôle important dans cette réduction de l'autonomie et également accroître les risques d'intensification des rythmes de travail. »

Reste que cette situation a également des avantages, puisque le rapport ajoute que « La traçabilité du numérique permet, en outre, de vérifier le travail a posteriori et donc de procéder à son contrôle sans réduire l'autonomie qui a prévalu dans sa réalisation. »

La mince frontière entre vie professionnelle et vie privée

L'étude met enfin en avant le sempiternel problème de la séparation entre la vie professionnelle et la vie privée, qu'accentue généralement l'usage des technologies. « Les utilisateurs avancés des TIC sont plus exposés à un travail qui dépasse le cadre des horaires habituels » commente le rapport, qui ajoute que « Les TIC contribuent à transformer les normes de disponibilité par une pression du temps réel et de l'immédiateté brouillant la régulation collective du temps de travail. Elles accentuent la pression sur l'organisation du travail, conférant aux salariés des marges de manœuvre accrues en termes de gestion de leur temps de travail. » Un constat qui n'est pas nouveau et qu'ont déjà souligné plusieurs autres études, comme celle de Xobni en 2010, mettant en avant l'obsession de certains employés pour leur boîte mail professionnelle. OpinionWay mettait en avant l'année dernière que 73% des cadres déclaraient travailler de chez eux via le Web, en dehors des heures de bureau.

En somme, une étude comme en existe déjà beaucoup mais qui, de par son caractère récent et sa focalisation sur les pratiques des entreprises françaises, tend à démontrer que la tendance prend de l'ampleur. « Les caractéristiques très évolutives de ces outils, mêlant sphère professionnelle et sphère privée, se prêtent mal à la régulation des usages professionnels par les outils normatifs traditionnels. Pour autant, il est nécessaire que les organisations parviennent à élaborer des modes d'encadrement des risques afin de les réduire. » conclut sans grande surprise le rapport.
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