Le web n'est pas encore assez rapide ; c'est du moins ce que semblent penser les gros acteurs de la Toile. Après Google et son projet SPDY, Microsoft s'engage dans le débat.
L'IETF, Internet Engineering Task Force, le groupe chargé d'élaborer les standards de l'Internet, planche actuellement sur la prochaine génération du protocole HTTP. L'idée ne nous est pas totalement étrangère. En effet, en novembre 2009, Google présentait sa proposition baptisée SPDY, un protocole de transfert sur Internet qui serait deux fois plus rapide que le traditionnel HTTP. Contrairement au protocole actuel qui envoie chacune des requêtes pour l'ensemble des éléments de la page (feuille de style, images, JavaScript) SPDY les compresse toutes en amont. Il en résulterait un gain de temps moyen de 55%.
Dans un billet publié sur l'un des blogs officiels de Microsoft, Sandeep Singhal et Jean Paoli, respectivement responsable du département Windows Core Networking et directeur des stratégies d'interoperabilité chez Microsoft, expliquent que la société formulera également sa proposition (HTTP Speed+Mobility) auprès de l'IETF et plus particulièrement devant le groupe de travail HTTPbis.
« Nous pensons que les applications - pas seulement les navigateurs - doivent également être plus rapides. De plus en plus souvent, les gens accèdent aux services web au travers d'applications, en plus de leur navigateur », est-il ainsi expliqué. Si aucun détail précis n'est mentionné, Microsoft ajoute cependant que ses travaux portent également sur la vitesse de chargement des appareils mobiles. « Les gens veulent un meilleur cycle de batterie pour leur terminaux mobiles. HTTP 2.0 aide à diminuer la consommation d'énergie pour l'accès au réseau ».
Microsoft propose que les internautes puissent savoir plus précisément quelles données sont transmises du terminal vers un serveur ou reçues sur le mobile. « Cette approche permet aux applications ainsi qu'aux navigateurs d'innover plus librement en retournant le contenu le plus pertinent possible répondant aux besoins précis des internautes ».
Par la suite les informations techniques seront disponibles sur ce site. Ce jeudi, l'IETF tiendra un débat sur les attentes d'un prochain protocole remplaçant HTTP. Rappelons que SPDY est déjà embarqué au sein de Chrome et Firefox.