La semaine dernière, Sergey Brin, co-fondateur de Google, avait partagé ses craintes sur la pérennité d'un web ouvert au magazine The Guardian. L'homme expliquait qu'une combinaison de facteurs menaçaient la libertés d'accès à Internet, qu'il s'agisse des gouvernements souhaitant contrôler les communications, des pratiques des lobbys de l'industrie culturelle luttant contre le piratage ou des sociétés fermées de type Facebook et Apple contrôlant l'intégralité de leurs plateformes.
Pourtant à en juger par Ilya Segalovich, Google profiterait également de sa position pour fermer la porte à ses concurrents. En Russie, Yandex détiendrait 62% de parts de marché contre 25% pour Google. Cependant, la firme de Mountain View ne proposerait pas aux internautes de choisir le moteur de leur choix au sein du navigateur Chrome mais configurerait automatiquement le sien par défaut. « Il est clair que les fournisseurs de plateformes ont de plus en plus de contrôle », explique l'homme, avant d'ajouter : « il est interessant de noter que ce n'est pas simplement sur le marché du mobile mais également sur celui du navigateur ».
En effet, au-delà du navigateur Chrome, M. Segalovich explique qu'Android est « une combinaison étrange de politiques ouvertes et fermées ». En plus d'un code source sur lequel il n'est pas possible de contribuer, il pointe notamment l'omniprésence du moteur de Google en haut de chaque écran sur Android 4.0.
De toute évidence, l'insertion du moteur de Google sur deux plateformes particulièrement populaires semble mettre à mal la position de Yandex. Reste à savoir si le moteur russe sera en mesure de conserver une longueur d'avance.