Les documents d'Edward Snowden ne cessent de surprendre. Jeudi 27 février, ces derniers ont révélé l'affaire Optic Nerve, impliquant les services secrets américains (la NSA) et britanniques (le GCHQ). Ces derniers ont intercepté, entre 2008 et 2012, des images issues de chats vidéo d'utilisateurs de la plateforme de messagerie de Yahoo, rapporte The Guardian.
Les documents rapportent que le stockage des images s'est effectué « en vrac », et que les agences ne s'intéressaient pas spécifiquement à des personnes ciblées par leurs équipes. En 2008, il n'a fallu que 6 mois aux organismes pour rassembler des images venant de 1,8 million de comptes utilisateurs à travers le monde. Une grande quantité des clichés sont présentés comme « sexuellement implicites ».
L'objectif de la démarche : constituer une base de données de visages pour faciliter les identifications. « Les meilleures images sont celles où la personne est face à la caméra, le visage à la verticale » explique un document. Le système était également capable de déterminer si plusieurs comptes étaient utilisés par la même personne.
« Un nouveau niveau de violation de la vie privée »
Yahoo a immédiatement réagi face à ces révélations : l'entreprise a tout d'abord nié farouchement avoir eu connaissance de ses agissements, avant de déclarer qu'il s'agit « d'un nouveau niveau de violation de la vie privée des utilisateurs. C'est complètement inacceptable, et nous appelons fermement les gouvernements à réformer le droit de surveillance pour le rendre compatible avec les principes évoqués en décembre. Nous nous engageons à préserver la confiance et la sécurité de nos utilisateurs, en poursuivant nos efforts visant à élargir le chiffrement sur l'ensemble de nos services. » Si l'entreprise témoigne d'une bonne volonté pour protéger ses utilisateurs, il n'en reste pas moins qu'un grand nombre d'entre eux a été largement espionné à son insu ces dernières années.