L'organisation à but non lucratif, qui est un peu la mémoire d'Internet, a reçu plusieurs centaines de demandes de retrait de contenus émanant de l'Union européenne.
Internet Archive exerce au demeurant une activité noble. En effet, l'organisme est une bibliothèque numérique géante -la plus grande du monde- qui héberge des millions et de millions d'archives électroniques qui peuvent aussi bien être des captures d'écran de pages web, des photos, des vidéos, des livres numérisés ou même des enregistrements audio d'événements. La structure, qui a noué des partenariats avec des bibliothèques du monde entier, offre aux chercheurs, historiens, scientifiques et même au grand public un accès gratuit à ces contenus depuis 1996.
Les premières conséquences de la directive copyright ?
Aujourd'hui, un outil comme Internet Archive s'avère être dans le collimateur de certaines autorités, qui semblent rebondir sur l'adoption récente de la directive copyright. Si la réforme sur le droit d'auteur n'est pas encore transposée dans les législations nationales, celle-ci comporte un article qui incite déjà certaines autorités à en brandir les dispositions, histoire de faire pression. La réforme met en jeu la responsabilité des plateformes pour les contenus que publient leurs utilisateurs. Cela signifie que les sites qui hébergent des contenus susceptibles d'être pénalement répréhensibles, comme le viol du droit d'auteur ou tout contenu faisant l'apologie du terrorisme, seront responsables.Ainsi, Achive.org indique avoir reçu, par email, des avis provenant de l'Internet Referral Unit (IRU) française, lui reprochant d'héberger plusieurs centaines d'URL sur la bibliothèque, identifiés comme étant de la propagande terroriste. Internet Archive a ainsi reçu 550 demandes de retrait de contenus.
Un délai de 24 heures accordé pour supprimer les URL désignées
La bibliothèque du Net indique par ailleurs avoir reçu un courrier électronique provenant de l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC) dans lequel il note avoir identifié une URL considérée comme relayant la provocation d'actes terroristes et des excuses à de tels actes. Le service fait peser la menace de blocage du site si les gestionnaires de la plateforme ne retirent pas les pages demandées « dans les 24 heures. »Internet Archive s'offusque de ces diverses demandes et soutient que l'IRU et le OCLCTIC font erreur. Pire, la bibliothèque accuse l'IRU de cibler « certaines des pages les plus visitées sur archive.org et des documents qui ont évidemment une grande valeur scientifique et scientifique. » La plateforme estime qu'il est impossible « de gérer tous ces signalements avec des moyens humains dans un laps de temps aussi réduit qu'une heure. »