Plus tôt en novembre, celui que l'on désigne comme le père d'Internet, Tim Berners-Lee, a déclaré que le Web était selon lui cerné par des dangers comme les fausses informations ou la violation des données, arrivant désormais « à un point critique ». Il a alors évoqué son idée de « Contrat pour le Web », censé écarter ces dangers.
Après un an de préparation, l'informaticien britannique a officiellement inauguré cette semaine la campagne de lancement de ce contrat, faisant appel aux entreprises, aux gouvernements et aux citoyens.
Neuf principes pour un Web « meilleur »
Le « Contrat pour le Web » propose neuf principes censés permettre l'émergence d'un « meilleur » Internet, parmi lesquels un accès à Internet pour tous, le respect de la vie privée des personnes ainsi que l'interdiction pour les gouvernements de couper l'accès à Internet aux personnes.Sur le site de la campagne, le préambule affirme : « Tout le monde a un rôle à jouer dans la protection de l'avenir du Web. Le contrat pour le Web a été créé par les officiels de plus de 80 organisations représentant des gouvernements, des entreprises et la société civile, et définit des engagements guidant les agendas de la politique digitale. Pour atteindre les objectifs du contrat, les gouvernements, les entreprises, la société civile et les particuliers doivent s'engager à poursuivre l'élaboration des politiques, la sensibilisation et la mise en œuvre du texte du contrat ».
Des soutiens de tous horizons
Chaque catégorie d'acteurs doit s'engager à respecter trois principes si elle signe le contrat. Les gouvernements, par exemple, s'engagent à permettre l'accès à Internet pour tous leurs citoyens, et à refuser d'utiliser sa coupure comme moyen de pression. Les citoyens sont notamment appelés à « devenir des créateurs et des collaborateurs du Web », en faisant par exemple la promotion de contenus open-source. Les entreprises, elles, s'engagent notamment à respecter les données personnelles des particuliers et à « développer des technologies soutenant le meilleur de l'humanité ». Elles devront ainsi promouvoir le respect des droits humains tels que décrits dans la charte des Nations Unies relative aux entreprises.Annoncé pour la première fois au Web Summit de Lisbonne en novembre 2018, la mise au point de ce « Contrat pour le Web » a duré un an. Ce temps a notamment permis aux organismes de chercher des soutiens à l'initiative : ils ont déjà reçu celui des gouvernements français et allemands, ainsi que d'organisations telles que Wikimedia ou la Web Foundation. Le projet a également été approuvé par l'Electronic Frontier Foundation, une ONG de défense des droits sur Internet.
Un seul grand acteur a refusé de signer ce contrat : Amazon. Google et Facebook, eux, en ont accepté les neuf principes, bien qu'ils soient déjà accusés par Amnesty International de « permettre une atteinte aux droits humains à l'échelle d'une population ».
D'après The Guardian, les signataires doivent « travailler sur des solutions aux problèmes les plus complexes ». Faute de quoi, ils pourraient être rayés de la liste des sociétés engagées.
Source : Engadget