La rédaction de Clubic vous propose, pour entamer comme il se doit cette nouvelle année, la liste des plus gros couacs et lancements ratés de 2019.
2019 aura été une année riche dans le monde du numérique et des nouvelles technologies, riche en succès notamment. Mais elle a aussi été marquée par de nombreux lancements ratés ou couacs que l'on peut d'ores et déjà placer dans la case Histoire. Clubic vous propose une liste - évidemment arbitraire, on vous invite à la compléter dans la zone réservée aux commentaires ou sur notre forum - des plus gros fails de l'année.
1. Les lancements de produits
En septembre 2017, en même temps que le lancement des iPhone 8 et X, Apple avait présenté sa station de charge à induction, connue sous le nom d'AirPower, censé permettre de recharger, en même temps, différents produits de la marque à la pomme, comme un iPhone, des AirPods ou une Apple Watch. L'annonce fut faite le 28 mars 2019 par Dan Riccio, vice-président du développement matériel. Officiellement, l'AirPower n'a pas réussi à atteindre les « standards élevés » du groupe. Le département R&D d'Apple s'est-il ramolli cette année ?
Il y a quelques semaines, nous nous faisions le relais du quotidien sud-coréen The Bell, qui a fait état d'une potentielle sortie du Galaxy Fold 2 pour avril 2020. Mais si vous avez bonne mémoire, vous devez sans doute vous rappeler que la sortie de sa première version fut la source de plusieurs rebondissements, considérés comme indignes du standing de Samsung. Attendu en grande pompe en avril aux États-Unis et début mai en France, la sortie du smartphone pliable new generation fut repoussée de cinq mois, la faute à des problèmes d'écran qui le rendaient inutilisable. Finalement, celui-ci est sorti le 18 septembre en France. Encore très perfectible...
2. Les annonces d'entreprises
Géant mondial du coworking, WeWork avait pris la décision, en avril 2019, d'entrer en Bourse. Mais la start-up a vu son business model s'écrouler en quelques mois, d'abord en annonçant à la fin du mois de septembre le report de son introduction sur le marché boursier, prévue via sa maison mère, The We Company. En 2018, la firme a perdu 2 milliards de dollars, pour seulement 1,82 milliard de dollars de chiffre d'affaires. Piégée par des levées de fonds successives qui n'ont fait que retarder l'échéance, la société de coworking a encore perdu 1,25 milliard de dollars au troisième trimestre 2019, pour 934 millions de dollars de chiffre d'affaires. Du rouge, encore du rouge pour WeWork, qui devrait licencier une grosse partie de ses salariés, et se retirer de plusieurs marchés.
Alors que l'on tutoyait une possible révolution des systèmes transactionnels, voilà que nous assistons potentiellement à l'un des plus gros flops subis par l'un des GAFAM. Le 18 juin 2019, Facebook annonçait la création de Libra, sa propre cryptomonnaie, encadrée par une association du même nom, basée en Suisse et indépendante de Facebook. Au départ, 28 mastodontes avaient annoncé adhérer au projet, moyennant un apport financier de 10 millions de dollars chacun. Parmi les partenaires, on retrouve Iliad, Vodafone, Uber, Lyft ou Spotify. D'autres géants figuraient dans cette liste mais se sont retirés du projet en l'espace de 10 jours, du 4 au 14 octobre. Dans l'ordre : PayPal, Visa, Mastercard, Stripe, Ebay et Booking.com ont tour à tour jeté l'éponge. Face au scepticisme mondial que suscite Libra, Mark Zuckerberg a tenté de convaincre le Congrès américain le 23 octobre, pour évoquer, au bout du compte, un possible retrait de la cryptomonnaie (dont le lancement était initialement prévu au premier semestre 2020), si des accords réglementaires ne sont pas trouvés. Chronique d'une mort annoncée.
3. Les logiciels contaminés
Le 18 juin, Mozilla a dû publier une mise à jour dans l'urgence pour corriger une faille zero-day, découverte dans son système par un chercheur en sécurité du Google Project Zero, Samuel Groß. Celle-ci fut diffusée pour répondre à une vulnérabilité critique utilisée pour abuser des utilisateurs du navigateur Firefox. La dernière faille zero-day patchée par Mozilla remontait à décembre 2016. Parce que la loi des séries s'impose toujours, la fondation à but non lucratif a publié un second correctif, lié à cette même vulnérabilité. Une deuxième faille permettait en effet d'exécuter complètement l'attaque, basée sur du phishing offrant la possibilité aux attaquants d'installer un malware sur les machines victimes.
Au mois de septembre, Windows a publié la mise à jour KB4512941 pour Microsoft 10, et cette dernière a fait quelques dégâts. La mise à jour a provoqué une hausse de l'utilisation du CPU par Cortana sur certaines machines, provoquant une surcharge du PC d'une partie des utilisateurs, alors même que ce dernier est au repos. Le processus « SearchUI.exe » était en cause sur les appareils pour lesquels la recherche Bing fut désactivée. Cette mésaventure aura été le symbole de difficiles mois pour Microsoft, qui a cumulé les retards de déploiement de correctifs majeurs.
4. Les sorties de jeux vidéo
Figurant dans la liste des jeux vidéo les plus attendus de l'année 2019, Anthem a... déçu. Le nouveau mastodonte de Bioware, qui voulait notamment faire oublier la tournure un poil fallacieuse de Mass Effect Andromeda et se rappeler au bon souvenir des succès de Baldur's Gate, Dragon Age ou des premiers Mass Effect, n'a pas emballé les fans et critiques. Beaucoup considèrent le jeu comme « décevant », d'autres évoquant carrément un « gâchis. » Le RGP à la troisième personne, qui offre de sublimes images, souffre d'un manque de contenu et d'un gameplay considéré comme étant trop lent. Il se murmure tout de même que Bioware et EA prépareraient une très sérieuse refonte du jeu. Rendez-vous en 2020 donc.
Google Stadia est disponible depuis le 19 novembre 2019. La plateforme de jeux vidéo à la demande de la firme de Moutain View a été lancée en grande pompe, mais ne reste pour le moment réservée qu'à une partie du public, beaucoup ignorant encore son existence. Notons également que le nombre de jeux proposés à ce moment-là (22) était plutôt faible. Il n'a pas beaucoup augmenté depuis... Beaucoup ont aussi été déçus par l'absence de la 4K60, qui faisait pourtant partie de la promesse de départ. Une offre gratuite devrait en outre être lancée en 2020, ce qui permettra la démocratisation de ce nouveau service, destiné à être la méthode de consommation du jeux vidéo de la décennie à venir.
5. Les décollages et missions ratées
La première mission spatiale israélienne aura fait pschitt. Beresheet, qui constituait également la première sonde développée par une société privée (SpaceIL), avait quitté l'orbite terrestre à la fin du mois de février, propulsée par une fusée Falcon 9, à destination de la Lune. Son objectif était d'envoyer sur le satellite de la Terre des disques numériques contenant des chansons, des dessins d'enfants et des images de symboles israéliens, outre une Bible et les souvenirs d'un rescapé de la Shoah, l'idée étant donc de sauvegarder une partie des connaissances et du patrimoine humains. Mais le 11 avril 2019, le centre de contrôle d'Israël Aerospace Industries indiquait avoir perdu tout contact avec la sonde, avant que celle-ci n'entame sa descente autonome. Le petit engin aurait été victime de son moteur principal, tombé en panne. Israël n'est donc pas devenu le quatrième pays à atterrir sur l'astre tant convoité.
Arrivée sur le pas de tir le 18 décembre, la capsule Starliner de Boeing a été lancée du Complexe de lancement de 41 de Cape Canaveral le 20 décembre 2019, à 12h36 heure locale (Paris), sans passager à bord, si ce n'est le mannequin Rosie. La capsule CST-100 Starliner était censée atteindre la station spatiale internationale (ISS) 25 heures plus tard. Elle aura finalement regagné la Terre le 22 décembre, la faute au dysfonctionnement de l'une des horloges de la fusée, qui aurait anticipé le moment de l'alignement de l'appareil sur l'orbite qui devait la conduire vers la station. 2019, définitivement une année noire pour Boeing, après l'affaire du 737 MAX, qui aura entraîné, en cette fin d'année, la démission de Dennis Muilenburg, directeur général et administrateur du conseil du groupe américain.