Selon la police de Mahwah dans le New Jersey, la meilleure façon de protéger les enfants et les adolescents des dangers de Facebook, c'est de contrôler leur compte dans leur dos. Les autorités locales proposent même des séminaires pour apprendre aux parents comment procéder.
« La confiance, ça sonne bien. C'est un beau cliché » explique le chef de la police de Mahwah, James Batelli. Pour ce dernier, Internet, et plus spécifiquement Facebook, est un lieu de perdition virtuel qui risque de ruiner l'image des enfants et des ados à l'école, s'il n'est pas utilisé correctement. « Lisez le journal n'importe quel jour de la semaine, et vous y verrez un enlèvement ou une agression sexuelle qui résulte d'une interaction sur Internet ou d'un commentaire sur Facebook » s'alarme James Batelli.
De fait, le policier appelle les parents à être lucides, et à ne pas hésiter à « pirater » le compte de leurs enfants pour préserver leur identité numérique. Le commissariat local propose même des stages visant à apprendre aux parents à installer et utiliser un logiciel d'enregistrement de frappes sur l'ordinateur. Ce type de programme, également nommé keylogger, est généralement considéré comme un spyware. Il a pour objectif de mémoriser les touches sur lesquelles tape l'utilisateur, et ainsi enregistrer au passage ses mots de passe.
Pour James Batelli, cette démarche est nécessaire : « Quand il s'agit de la sécurité et du bien-être de votre enfant, je pense que les parents ne doivent rien sacrifier pour s'assurer qu'il ne lui arrive rien. Même si cela doit passer par l'achat d'une suite de logiciels à 80 dollars et son installation, pour s'assurer que votre enfant ne dit pas des choses qu'il ne devrait pas dire ».
Une démarche qui, si elle a ses adeptes, a également ses détracteurs. Interrogé par NBC New York, le psychologue Jeffrey Kassinove souligne le paradoxe de la confiance soulevé par ce procédé : « vous démontrez à votre enfant qu'il peut mentir, puisque vous lui mentez vous-même et menez une action secrète dont il n'est pas au courant ». Le psychologue préconise des solutions moins extrêmes, comme l'installation d'un contrôle parental. Sinon, les parents peuvent aussi faire une demande « d'amitié » à leurs enfants, une pratique déjà courantE aux Etats-Unis...