Plusieurs médias américains ont été contactés par une agence de presse travaillant pour un mystérieux client souhaitant ternir l'image de Google.
Quelques jours avant la conférence Google I/O, plusieurs médias américains furent contactés par l'agence de presse Burson-Marsteller en tentant de convaincre ces derniers de rédiger des articles mettant à mal la stratégie de Google face à la vie privée des internautes. Au coeur de cette histoire nous retrouvons le service Gmail ainsi que la fonctionnalité Social Circles.
Introduite en octobre 2009, Social Circles est un mécanisme analysant l'activité de la boite aux lettres afin de déterminer les personnes de son entourage les plus fréquemment contactées et dresser une liste des amis de premier niveau. Par ailleurs, Google invite les utilisateurs de Gmail à se connecter aux réseaux Facebook, Yahoo, Flickr, LinkedIn ou encore Twitter afin de repérer les amis de second niveau.
Parmi les membres de cette agence notons Jim Goldman, anciennement journaliste d'actualité à CNBC et John Mercurio, autrefois pigiste spécialisé dans la politique. Les deux hommes ont ainsi fait circuler la rumeur précisément au moment où Google était entendu par le sénat américain pour la fonctionnalité de géo-localisation des smartphones Android sujette à nombreux débats. Selon MM Goldman et Mercurio, la fonctionnalité Social Circles pouvait révéler les informations personnelles des utilisateurs et se trouvait alors en violation des lois régies par la FTC, l'autorité de régulation du commerce aux Etats-Unis.
Le magazine USAToday, lui-même contacté par l'agence de presse, rapporte que cette dernière a envoyé un email en début de mois à un certain Christopher Soghoian, anciennement chercheur à la FTC, pour lui rédiger une tribune sur le sujet. Parmi les autres médias contactés notons le Washington Post, Politico, The Hill, Rool Call et le Huffington Post.
« Les américains doivent être mis au courant dès maintenant de ces intrusions au sein de leur vie que Google catalogue et diffuse chaque minute et chaque jour sans permission », tels sont les mots employés par Jim Goldman.
Chris Gaither, responsable des communications globales chez Google, affirme avoir déjà vu cet email signé Burson-Marsteller. En revenant sur Social Circles il déclare : « les connexions sociales se basent sur des informations publiques et disponibles à tous et sur vos connexions privées sur les services et produits de Google ».
Reste que l'agence de presse à l'origine de cette histoire agissait pour le compte d'un tiers souhaitant alors ternir l'image de Google. Selon le magazine The Daily Beast, c'est la société Facebook qui se cacherait derrière cette affaire. Interrogé par le magazine, un porte-parole de Facebook aurait en effet confirmé que la direction du réseau avait embauché la société Burson-Marsteller.
Parmi les raisons invoquées, Facebook estimerait que la stratégie de Google dans le domaine des réseaux communautaires soulèverait plusieurs inquiétudes concernant la protection de la vie privée (si, si!). Par ailleurs Facebook n'apprécierait guère que Google manipule les données extraites des membres de Facebook pour construire son propre réseau communautaire.
L'affaire montre alors la croissance des tensions entre les deux géants de la Silicon Valley. Les deux parties tentent en effet de conserver au maximum les données de leurs utilisateurs. Ainsi au mois de novembre 2010, Google avait fermé l'accès aux API de Gmail rendant impossible pour un membre du réseau communautaire de rechercher des correspondances dans son carnet d'adresses et d'étoffer sa liste d'amis sur Facebook. Le réseau social avait dû trouver un moyen pour contourner ce problème.