Le site Hollywoodreporter nous apprend que Facebook vient de supprimer la pochette de l'album Nevermind présente sur la page officielle du groupe Nirvana.
Objet du scandale, la photographie d'un bébé nu nageant dans l'eau vers un billet d'un dollar. En 1991 lors de la sortie du disque, cette pochette avait déjà provoqué moult réactions. Nécessairement les avis étaient et restent partagés. Pas évident de trancher sur la moralité d'une telle photographie, même si le bébé en question, âgé aujourd'hui de 20 ans et interrogé par le Hollywoodreporter, se déclare ravi du cliché (« Pas mal de gens ont vu mon pénis. C'est plutôt cool »).
De son coté, Facebook a décidé de ne prendre aucun risque et de supprimer cette image au motif qu'elle ne respecte pas ses conditions d'utilisation. « Facebook n'autorise pas les photos qui attaquent un individu ou un groupe, ou qui contiennent des scènes de nudité, d'usage de drogues, de violence ou d'autres violations des Conditions d'utilisation », explique le réseau, qui a déjà procédé à des suppressions similaires. Facebook avait déjà supprimé une image du célèbre tableau de Gustave Courbet, l'Origine du monde, peint il y a 145 ans (cette toile révèle une femme nue, cuisses écartées), pour la même raison.
De manière similaire, l'Internet Watch Foundation (IWF) avait réclamé en 2008 le blocage d'une page Wikipédia dans laquelle était visible la pochette d'un album du groupe Scorpions (une fillette nue mais au sexe masqué par un éclat de verre), considérant qu'elle relevait potentiellement de la pornographie enfantine. Ironie du sort, la page en question avait reçu en une seule journée 200 fois plus de trafic qu'à la normale en dépit du blocage.
Mise à jour, 16h:
L'administrateur de la page Facebook de Nirvana a remis la couverture de l'album Nevermind en photo de profil pour célébrer le 20e anniversaire de l'album. Pour le moment Facebook ne s'est pas exprimé sur une éventuelle erreur ou autre. Toutefois un porte-parole du réseau social a envoyé un mail au site Allfacebook: "La photo en question ne viole pas notre politique. Notre équipe examine des milliers de contenus rapportés chaque jour, et il nous arrive de faire une erreur. Lorsque nous sommes informés d'une erreur, nous agissons rapidement pour y remédier, faisons des excuses à la personne ou les personnes touchées, et prenons les mesures appropriées pour améliorer nos systèmes et processus. Nous prenons ces responsabilités très au sérieux, mais nous croyons que notre taux d'erreur peut rivaliser avec ceux de toute entreprise dans n'importe quelle industrie".