Si vous vous êtes récemment inscrit sur Google+, vous avez peut-être tiqué au moment de renseigner votre genre : sous « Homme » et « Femme » se trouve un troisième choix : « Autre ». Quel intérêt ? All Out apporte aujourd'hui la réponse. Ce mouvement en ligne de défense des LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres) vient de lancer une pétition pour que Facebook, à son tour, permette à l'utilisateur de choisir autre chose qu'homme ou femme pour définir son genre.
Adressée à Randi Zuckerberg, responsable des campagnes à but social chez Facebook et soeur de Mark, la pétition demande la reconnaissance des « millions de gens dans le monde dont le genre ne s'accorde pas au masculin ou au féminin (...). Pour vous, il s'agit d'un changement simple. Mais pour des millions de personnes, c'est un pas décisif pour la visibilité, la reconnaissance et surtout le respect des utilisateurs aux identités diverses ».
Un changement simple ? Pas si sûr. Car Facebook n'a pas toujours été aussi restrictif. Ce n'est qu'il y a trois ans que le réseau social a demandé à tous ses utilisateurs de choisir s'ils correspondaient à un « il » ou à un « elle » dans un souci... grammatical. Auparavant, dans la version anglophone, si un utilisateur s'auto-taggait dans une photo par exemple, Facebook prévenait ses amis que « Marie has tagged themself to this photo ». Themself, « un mot qui n'existe même pas vraiment », déclarait alors Facebook pour justifier le fait que l'utilisateur, désormais, devait choisir entre « himself » et « herself ».
Si Facebook devait faire un pas en arrière pour satisfaire la demande de All Out, le problème du « themself »se poserait à nouveau. Et il ne concerne pas que la version anglophone : en France par exemple, si Marie ne renseigne pas son sexe dans son profil, des phrases aussi grammaticalement pénibles que « Marie est désormais ami avec Jean » existeraient.
La balle est dans le camp de Facebook, qui devra choisir entre le respect d'une bonne grammaire et les demandes des « sans-genres ».