Après avoir mis en place en mars dernier un formulaire d'alerte suicide, Facebook s'apprête à aller plus loin en mettant en place une aide personnalisée via le chat du réseau social. Une initiative qui ne concerne à l'heure actuelle que les Etats-Unis.
Les utilisateurs américains de Facebook qui se verront confrontés à la détresse d'un « ami » pourront, dès les prochains jours, les signaler via un lien qui se trouvera à proximité des commentaires. Le réseau social enverra ensuite un message à la personne ayant rédigé des messages considérés comme suicidaires par son contact, l'invitant à chatter avec une personne compétente sur le sujet.
Le programme, développé en partenariat avec Lifeline, la ligne antisuicide américaine, a pour but de proposer une réaction rapide en allant vers la personne, sans solliciter un appel de sa part vers une ligne dédiée. « La science montre que les pensées suicidaires des gens baissent rapidement s'il y a une intervention rapide » a expliqué à l'Associated Press Lidia Bernik, directrice du projet. « Nous avons entendu beaucoup de gens dire qu'ils voulaient parler à quelqu'un, mais qu'ils ne veulent pas téléphoner. La messagerie instantanée est parfaite pour ça ». Aux Etats-Unis, le numéro de téléphone de Lifeline apparaît automatiquement comme premier résultat par défaut des moteurs de recherche Google, Yahoo et Ask en cas de recherche avec le mot-clé « suicide ».
Fred Wolens, l'un des gestionnaires des politiques publiques de Facebook, a expliqué que la démarche allait se baser sur la communauté et que le réseau social lui-même ne comptait pas faire une veille de ses utilisateurs pour détecter les comportements suicidaires. « Les seules personnes qui peuvent avoir une idée réelle de ce qui se passe, ce sont vos amis » a-t-il déclaré, écartant toute mise en place d'un éventuel algorithme de détection.
Si le formulaire de signalement d'un contenu de nature suicidaire a été traduit et rendu disponible dans différents pays, notamment en France, Facebook, n'a pas précisé si cette nouvelle procédure allait être développée ailleurs qu'aux Etats-Unis. Une question de poids qui survient alors qu'une étude du baromètre santé dévoile aujourd'hui que 5,5% des Français de 15 à 85 ans auraient fait une tentative de suicide dans leur vie. Les joies du timing...