Facebook : la définition de "l'utilisateur actif" en question

Audrey Oeillet
Publié le 08 février 2012 à 14h49
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A l'approche de l'entrée en bourse de Facebook, les analyses autour du réseau social vont bon train. En ligne de mire des médias et en particulier du New York Times dernièrement : le concept de l'utilisateur actif dont use et abuse le réseau social. Actif peut-être, connecté à Facebook oui, mais rentable pour le site ? Pas forcément...

Dans son formulaire S-1, document indispensable à toute entrée en bourse aux USA, Facebook annonce disposer d'une base de 845 millions d'utilisateurs actifs mensuels, dont près de la moitié utiliseraient le réseau social au quotidien, soit 483 millions d'utilisateurs.

Des chiffres qui donnent le vertige, mais reste encore à savoir précisément ce que Facebook entend par « utilisateur actif » : dans le document, si le réseau social considère comme actifs les utilisateurs qui se rendent sur le site dans sa version Web ou mobile, il inclut également les personnes qui « partagent du contenu ou une activité avec un ou des amis sur Facebook, ou via un site tiers disposant d'une intégration Facebook ».

En somme, en partant de ce principe, il suffit par exemple d'aimer une page ou de partager un article sur son mur par l'intermédiaire d'un bouton installé sur un site pour être considéré comme un utilisateur actif. Le New York Times donne d'autres exemples, notamment le fait de lier son compte Twitter à Facebook et de faire de ses tweets des statuts automatiques : dans tous les cas, il n'y a pas besoin de se rendre directement sur le réseau social.

Cette nuance est de taille : non seulement elle participe à minimiser le nombre de visiteurs quotidiens réel du site, mais surtout, elle sous-entend que certains « membres actifs » sont impossibles à cibler d'un point de vue publicitaire. « Pensez à ce que cela signifie en termes de monétisation des utilisateurs quotidiens » explique sur son blog l'analyste de Fusion IQ Barry Ritholtz. « S'ils cliquent sur un bouton « j'aime » sans aller sur Facebook ce jour-là, ils ne peuvent pas y être commercialement ciblés, ils ne voient pas la publicité et ne peuvent pas être sollicités par la vente de biens ou de services. Tout ce qu'ils ont fait, c'est dire à leurs amis sur Facebook qu'ils ont aimé quelque chose en ligne. Point barre. »

En d'autres termes, certains utilisateurs actifs de Facebook ne sont pas rentables pour le réseau social, qui a fait du ciblage publicitaire l'un de ces fers de lance ces derniers mois, quitte à s'attirer les foudres des chiens de garde de la vie privée.
En somme, si cette définition de l'utilisateur actif permet à Facebook d'annoncer des chiffres vertigineux, elle pourrait néanmoins lui causer quelques torts auprès d'éventuels investisseurs, à l'approche de son entrée en bourse. Reste à savoir si le réseau social saura aplanir la situation à temps.
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