Julien Codorniou : "Les applications doivent intégrer Facebook pour être compétitives"

Audrey Oeillet
Publié le 22 juin 2012 à 08h34
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Julien Codorniou
Facebook, incontournable absolu dans la conception et la monétisation d'une application ? Pour Julien Codorniou, responsable des partenariats Facebook Gaming en Europe, la question ne se pose même pas : non seulement le réseau social et son Open Graph sont des facteurs déterminants pour les applications sous navigateur, mais également sur mobile, comme il l'a expliqué lors d'une intervention à la Webgame Conference.

Hier à la Gaîté Lyrique, Julien Codorniou prêchait pour sa paroisse, mais force est de constater que les arguments étaient de son côté : avec 1,4 milliard de dollars reversé aux éditeurs de jeux sociaux sur Facebook en 2011, la plateforme apparait aujourd'hui comme une valeur sûre pour les développeurs de monétiser leurs applications. Mais pas seulement.

Le cross-plateforme transparent selon Facebook

En septembre 2011, Facebook dévoilait l'Open Graph 2.0, version optimisée de son système d'interaction entre le réseau social et les sites tiers. Cette nouvelle mouture a, d'une part, introduit une multitude de nouvelles interactions dites « sans friction », c'est-à-dire transparentes pour l'utilisateur qui partage automatiquement certaines données. D'autre part, ces nouvelles actions sont arrivées massivement dans les applications proposées sur le site, mais également sur les plateformes mobiles.

« Aujourd'hui, Open Graph ne fait aucune différence entre les applications qui sont sur Facebook et celles qui sont en-dehors » a appuyé Julien Codorniou, expliquant qu'une notification sur le réseau social peut très bien renvoyer à une application iOS ou Android. « Si vous cliquez sur une notification liée à une application Web, vous êtes envoyé sur celle-ci ; s'il s'agit d'une version mobile, vous êtes redirigé vers la page de l'application mobile » explique-t-il pour mettre en avant l'interaction entre les différentes plateformes.

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Une démonstration qui s'appuie également sur l'évolution rapide du nombre d'utilisateurs mobiles sur Facebook : s'il a fallu environ 7 ans au réseau social pour rallier 500 millions d'utilisateurs, il ne lui en a fallu que 3 pour séduire le même nombre sur mobiles.

« Vous perdez de la visibilité et de l'argent sans Open Graph »

« Si vous n'utilisez pas Open Graph aujourd'hui, vous n'êtes pas un vrai développeur sur Facebook » résume Julien Codorniou, quoi ajoute « Sans Facebook, vous perdez beaucoup de visibilité et d'argent. » Le responsable européen du jeu sur le site explique ensuite que les applications qui ont le plus de succès sur iOS et Android sont des apps qui intègrent Open Graph.

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« Les développeurs créent de bons jeux, mais il ne faut pas oublier le côté social » ajoute-t-il, avant de citer l'exemple de Song Pop, une jeune application qualifiée de « Draw Something musical » qui a réussi à rallier 1 million d'utilisateurs quotidiens en seulement quelques semaines, après un lancement simultané sur Android, iOS et Facebook. L'application exploite Open Graph en affichant sur la Timeline et le Ticker de Facebook les actions du joueur, qu'il joue sur le Web ou via une application « C'est l'un des meilleurs exemples d'intégration actuel » estime Codorniou, pour qui les applications parvenant à attirer 1 million d'utilisateurs quotidiens est un club très fermé qui ouvre des portes aux développeurs dans des entreprises comme Zynga ou King.com.

L'App Center en ligne de mire

Bien évidemment, tout va dans les deux sens : si Facebook est bon pour les développeurs de par son intérêt social, les applications sont aussi bonnes pour Facebook qui tire de l'audience et du profit de cette expérience cross-plateformes. Julien Codorniou n'a pas oublié, en ce sens, de rappeler l'ouverture récente de l'App Center de Facebook, destiné à centraliser toutes les applications en lien avec le réseau social, qu'elles soient sur le Web ou sur des plateformes mobiles. De même, l'arrivée des abonnements aux apps a également été évoquée : l'annonce avait été faite en même temps que celle de la mort des Credits, monnaie virtuelle du site. Autant de services que Codorniou n'a pas hésité à comparer à l'App Store d'Apple et à la méthode d'achat in-app de la firme de Cupertino.

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Autant de démonstrations forcément orientées en faveur de Facebook. Cependant, force est de constater que le réseau social a su développer son Open Graph 2.0 de manière tentaculaire, le rendant important si ce n'est nécessaire au développement d'applications. Une tendance qui s'est d'ailleurs vérifiée par la suite dans les interventions d'autres professionnels du secteur, mais qui a tout de même du mal a éclipser les risques que comporte le fait de mettre « tous ses œufs dans le même panier » : car si Facebook a su développer son Open Graph, il a également démontré ses failles ces dernières semaines, avec une introduction en bourse mitigée. De quoi donner des sueurs froides à certains développeurs.
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