Si cette technologie ne viendrait pas immédiatement enrichir la plateforme sociale, elle offrirait en revanche la possibilité à l'entreprise de Mark Zuckerberg de véhiculer une connexion Internet sans fil via les airs et de potentiellement raccorder des zones du globe peu ou pas pourvues en la matière. L'initiative est cohérente avec la mission d'Internet.org, une fondation qui veut « rendre Internet accessible aux deux tiers de la population mondiale pas encore connectés », et à laquelle Facebook est l'un des principaux donateurs.
Fondée en 2012, Titan Aerospace prévoit de commercialiser ses drones en 2015. Capables de voler à 20 km d'altitude, ils sont alimentés via des panneaux solaires ce qui les rend autonomes. Le fabricant indique qu'ils peuvent voler pendant cinq ans. Facebook souhaiterait produire 11 000 unités du drone Solara 60, le dernier de la marque. Il possède une envergure de 50 mètres et peut transporter une charge d'environ 100 kg.
Connecter plus de monde
Ça n'est pas la première fois que Facebook œuvre pour le raccordement à Internet des régions en voie de développement. En 2013 déjà, l'entreprise de Menlo Park annonçait s'associer avec Ericsson, Samsung et Nokia en vue de développer les accès à Internet dans le monde. L'américain aurait dépensé 1 milliard de dollars afin d'aider à réduire les coûts d'accès et le développement de nouveaux modèles économiques.En juin 2013, Google lançait un projet sensiblement similaire. Baptisé « Loon », il vise au même objectif, donc raccorder les zones blanches du globe, mais au moyen de ballons stratosphériques gonflés à l'hélium. Si les ballons, comme les drones, fonctionnent un peu comme des satellites, ils se heurtent au problème d'être tributaires des courants aériens. Et donc de ne pas pouvoir toujours occuper la même position comme c'est le cas des satellites en orbite géostationnaire. À moins de les multiplier, comme le prévoit le projet Google.
Est-ce vraiment la priorité ?
Si l'intention de raccorder le plus de personnes à Internet paraît louable, il n'est pas certain que cela doive figurer dans les priorités. C'est ce que n'a pas manqué de dénoncer Bill Gates. « Lorsque vous êtes en train de mourir du paludisme, et que vous levez les yeux et apercevez ces ballons, je ne suis pas sûr de savoir comment ils vont vous aider », déclarait celui qui, avec sa fondation, a dépensé 25 milliards de dollars pour vacciner 55 millions d'enfants - même si cette fondation, rappelons-le, fait l'objet d'une controverse.Pour Facebook et Google, l'intérêt de ce genre d'investissement, au-delà de l'élan philanthropique, est bien sûr de s'assurer que toujours plus de gens pourront accéder à leurs services, et soutenir la croissance de leur chiffre d'affaires - un indicateur scruté par les actionnaires. Enfin, ces projets égratignent encore une fois la fameuse neutralité des réseaux : quid de l'accès aux services concurrents depuis un Internet par Facebook ?
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