Facebook montre à quel point il contribue à l'économie française

Thomas Pontiroli
Publié le 20 janvier 2015 à 15h34
Avec 28 millions de membres en France, Facebook est devenu incontournable dans l'économie du pays, à laquelle il contribuerait de plus en plus. Une étude, aux résultats discutables, veut étayer cela.

Lorsqu'on est une entreprise de la taille de Facebook, on génère forcément de la valeur en dehors de ses murs. D'après une étude mondiale de Deloitte, 6 milliards d'euros d'activité économique ont été générés en France en 2014 de manière indirecte, et 78 000 emplois ont été créés. Ces chiffres seraient en fait liés à la myriade d'entreprises satellites autour du géant américain, dans le marketing, les jeux, etc. Comme l'étude a été commandée par le réseau social, on pense que la fourchette très haute des résultats a été retenue.


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Ces chiffres doivent être pris avec des pincettes, tant il semble difficile de définir le périmètre entourant ces sociétés. Ils témoignent cependant de la contribution montante du réseau social à l'économie française (et mondiale), qui a triplé en trois ans. Lors de sa précédente étude sur le sujet, Deloitte avait attribué à Facebook la génération de 1,9 milliard d'euros de recettes dans le pays, et la création de 22 000 emplois.

Facebook, prisé par les PME

Pour mieux cerner les retombées du réseau social, Deloitte les a découpées en trois branches. En France, l'américain aurait permis de réaliser 2,8 milliards d'euros de chiffre d'affaires et de créer 36 000 postes dans les services marketing. Avec son audience potentielle de 1,35 milliard de membres associée à des outils de ciblage très fins, Facebook est un canal de communication considéré par la plupart des marques aujourd'hui.

D'après l'étude, « 30 millions d'entreprises locales TPE ou PME disposent d'une page Facebook, alors que 69% des utilisateurs français sont connectés à une page d'une PME/TPE française ». Et le réseau social figure parfois au sommet des priorités, comme BlaBlaCar, qui y consacrerait 70% de ses dépenses marketing.

L'autre secteur identifié par Deloitte à bénéficier de l'aura de Facebook est celui des applications mobiles, avec 1,5 milliard d'euros générés et 27 000 emplois créés en 2014. Le réseau social est devenu un important canal de promotion et de distribution des applications. En 2014, Shazam aurait augmenté ses revenus de 37% grâce à l'outil Audience Network de Facebook et l'éditeur de jeux Mobigame, de 100%.

Où sont les effets négatifs ?

L'essor de Facebook aurait, enfin, contribué à accroître la demande en appareils connectés, générant 1,4 milliard d'euros de recettes en 2014 en France et 16 000 emplois. S'il est vrai que Facebook a parfois été agité comme argument commercial par quelques opérateurs de téléphonie, on peine à imaginer que la croissance des ventes de smartphones est directement liée aux usages de plus en plus mobiles du réseau social...

Autre bémol : l'étude ne s'est pas penchée sur d'éventuels effets externes négatifs causés par Facebook qui, dans leur sillage, auraient entraîné la destruction de valeur économique ou la suppression de postes. Nous pourrions citer le manque à gagner pour l'administration fiscale. En septembre 2013, BFMTV estimait que la filiale française n'avait payé que 191 000 euros d'impôts sur les bénéfices au titre de 2012.

Une somme qui représenterait environ 50 fois moins que ce que son activité réelle aurait réclamé. La gestion des données de ses membres, souvent pointée du doigt par les observateurs, a aussi certainement généré des coûts indirects supplémentaires. Au début de l'année 2014, la Cnil avait par exemple publié un référentiel de bonnes pratiques pour guider les utilisateurs dans les méandres des paramètres de confidentialité.

Ce genre d'étude est fréquent chez les géants de la high-tech, comme Google et Apple. Lorsque ces sociétés sont attaquées par la justice d'un pays pour ne pas contribuer à son économie, en échappant en partie à l'impôt, leur ligne de défense s'articule, comme Google, autour de la création d'emplois. Si Facebook devait être à nouveau inquiété par le fisc, on l'imagine plutôt bien brandir les résultats de cette étude Deloitte.

Thomas Pontiroli
Par Thomas Pontiroli

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