Facebook va lancer un satellite pour Internet

Thomas Pontiroli
Publié le 06 octobre 2015 à 17h46
Le premier satellite estampillé Facebook et voué à apporter Internet sera lancé au premier trimestre 2016 avec Eutelsat. Dans le viseur du réseau social, il y a les mobinautes africains.

Facebook va concrétiser sa vision d'Internet par satellite en s'alliant au français Eutelsat. Projet central du mouvement Internet.org initié en 2013 par Mark Zuckerberg, et renommé fin septembre en Free Basics by Facebook, la connectivité satellitaire telle qu'imaginée par l'américain a pour idée de démocratiser Internet et, par extension, l'accès au réseau social. Un satellite sera lancé en 2016 et visera une quinzaine de pays.

Parmi eux : Nigéria, Ghana, Afrique du Sud, Zimbabwe Kenya, Ouganda, Ethiopie... Des pays sur lesquels compte également un certain Orange pour développer ses services mobiles et fixes. Mais aussi Google, qui a investi 14 millions de dollars à la fin 2014 dans un réseau fibre optique à Kampala, la capitale de l'Ouganda.

Un satellite bien plus cher que ceux d'Airbus

Le satellite lancé sera un Amos-6 développé par la société Israel Aerospace Industries. Le premier lancement de ce satellite coïncidera avec l'initiative de Facebook. Son coût de fabrication est estimé à 200 millions de dollars, auxquels il faut ajouter 85 millions de dollars pour le lancement, l'assurance et la gestion pendant un an. Un coût bien supérieur aux 400 000 dollars réclamés par les mini-satellites qu'Airbus prévoit de lancer. Placé en orbite géostationnaire, à 35 786 km au-dessus de la Terre, la durée de vie d'Amos-6 est de 16 ans.


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Pour connecter le client final, Facebook s'appuiera sur des partenaires locaux dont la nature n'est pas encore connue. Cette connexion sera-t-elle gratuite ? Les opérateurs seront-ils inclus dans la boucle ? Dans un post publié sur sa page Facebook, Mark Zuckerberg souligne qu'il ne s'agit que d'une innovation parmi d'autres pour étendre le champ d'Internet. En mars, Facebook menait par exemple un premier test avec un drone.

Gestion de l'affichage selon la qualité du réseau

Pour améliorer sa portée dans des pays où la connexion Internet, fixe ou mobile, fait défaut, le groupe mise sur d'autres aspects. Il est par exemple capable de mesurer en temps réel la qualité de la connexion pour ajuster le type de contenu affiché. Si le débit n'est pas suffisant, exit donc les photos et à plus forte raison, les vidéos. Le chargement des actualités dans le flux se fera, lui, se fera selon les préférences des membres.

Avec une communauté mondiale de 1,5 milliard de membres actifs recensés cet été, dont 87 % sur mobile, le réseau social se doit de gagner de nouveaux marchés pour étendre son emprise. Les deux fronts choisis sont donc d'optimiser l'existant d'abord, et d'assurer soi-même son acheminement via une connexion par satellite ensuite. Ce plan d'attaque est également celui qu'on retenu les binômes Google-SpaceX et Airbus-OneWeb.

D'ici trois ans, Airbus et la start-up OneWeb, soutenus par Qualcomm et Virgin, prévoient de lancer une flotte de 900 microsatellites avec le même objectif que Facebook. De son côté, Google a décidé d'investir 1 milliard de dollars en début d'année dans SpaceX, l'autre société phare d'Elon Musk aux côtés de Tesla.


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