Facebook espionne les internautes non-inscrits, la Cnil lui donne 3 mois pour cesser

Thomas Pontiroli
Publié le 09 février 2016 à 11h52
La Cnil met publiquement en demeure Facebook pour qu'il cesse de suivre les internautes qui ne sont pas inscrits sur son service. Encore une fois, c'est l'image du réseau social qui est en jeu.

Facebook est dans le viseur de la Cnil, qui vient de prononcer sa mise en demeure. La Commission nationale informatique et libertés reproche au réseau social de scruter le comportement de navigation d'internautes qui ne sont même pas inscrits à son service. Comment ? Après avoir visité une page publique, ils se voient installer un cookie sur leur ordinateur par Facebook, qui verra les informations de navigation, et même sur des sites tiers.

« Ce cookie permet alors au site d'identifier tous les sites Internet sur lesquels cet internaute se rend dès lors qu'ils contiennent un bouton Facebook (« J'aime » ou « Se connecter » par exemple) », souligne la Commission, qui a décidé de rendre publique cette mise en demeure « en raison de la gravité des manquements constatés et du nombre de personnes concernées » par le réseau social, à savoir plus de 30 millions d'utilisateurs en France.

Facebook a reculé (à sa manière) en Belgique

La Cnil demande à Facebook de cesser de suivre les internautes non-enregistrés dans un délai de trois mois.
Elle réclame aussi que les membres puissent choisir de s'opposer au recoupement des informations récoltées pour le ciblage publicitaire. Enfin, elle dénonce le transfert de données aux États-Unis sur base du Safe Harbor, « ce qui n'est plus possible depuis la décision de la Cour de Justice de l'Union Européenne du 6 octobre 2015 ».


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Cette mise en demeure est le résultat d'une enquête ouverte en mars 2015 consécutive au changement de politique de confidentialité de Facebook. Une opération qui a déjà porté ses fruits en Belgique, où Facebook a restreint l'accès aux pages aux seuls membres inscrits. Une façon pour le réseau social de se conformer à l'injonction dont il faisait l'objet, mais d'un autre côté... d'inciter les internautes à s'inscrire pour voir les pages.

Mais au fait, que risque Facebook s'il ne se range pas derrière les recommandations de la Cnil ? Eh bien pas grand-chose. En tout cas, d'un point de vue de groupe américain hégémonique, venant d'engranger, en 2015, un bénéfice net record de 3,7 milliards de dollars. Si le groupe américain n'agit pas sous trois mois, il encourt une sanction pécuniaire d'un montant maximal de 150 000 euros, et qui peut être rendue publique dans la presse.


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