« Nous prenons notre mission de connecter tout le monde très au sérieux », a assuré Jay Parikh, vice-président de Facebook en charge de l'ingénierie, en dévoilant deux nouveaux projets lors de la conférence annuelle du groupe américain pour les développeurs à San Francisco (F8). « Nous recherchons des technologies qui vont rendre les choses dix fois plus rapides, ou dix fois moins chères, ou les deux », a-t-il indiqué.
Le réseau social a annoncé en particulier des tests pour un nouveau type de réseau Internet sans fil à haut débit et à faible coût baptisé Terragraph. Il l'a présenté comme une réponse possible à l'engorgement des réseaux mobiles du fait de la consommation croissante de photos et de vidéos en ligne aux résolutions toujours plus élevées, mais il l'a aussi présenté comme une alternative à la fibre optique, qui permet certes des débits très élevés, mais qui coûte trop cher à installer pour pouvoir être utilisée partout.
Terragraph repose sur un réseau de mini-antennes installées tous les 200 à 250 mètres sur des infrastructures publiques comme des réverbères, et utilise des fréquences radio non utilisées actuellement en raison de leur faible portée. Cette faible portée limite aussi les interférences, a relevé Jay Parikh. Facebook teste déjà cette technologie sur son campus de Menlo Park, et va démarrer un essai à plus large échelle dans la ville de San Jose, également dans la Silicon Valley.
Pour grossir encore, Facebook doit apporter Internet lui-même.
Un deuxième projet, baptisé ARIES, vise pour sa part à améliorer l'efficacité des antennes-relais cellulaires. L'idée serait d'installer une station de base équipée de 96 antennes, ce qui permettrait d'augmenter à la fois la portée de transmission et le nombre de personnes pouvant utiliser les mêmes fréquences en conservant un débit suffisant. Facebook évoque dans ce cas « une bonne solution pour les populations rurales parce qu'il peut gérer plus de personnes et sur des plus grandes distances » que les technologiques existantes.
Premier satellite cette année
Améliorer la connectivité mondiale, en contribuant à apporter un accès internet aux personnes qui n'en ont pas encore, est l'une des grandes priorités à dix ans affichées par Facebook, parallèlement à des travaux sur l'intelligence artificielle et sur la réalité virtuelle. « Nous nous attaquons vraiment à ce problème sous tous les angles possibles », avait encore assuré le PDG-fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, à la conférence F8.Le projet le plus ambitieux du groupe consiste à utiliser comme relais-Internet des drones solaires quasi géostationnaires dans la stratosphère. Ce réseau de drones serait relié à des antennes au sol ou des satellites par l'intermédiaire de lasers à très longue portée.
Facebook avait annoncé en 2015 avoir achevé la construction de son premier drone à échelle réelle, Aquila. Et Mark Zuckerberg a évoqué le lancement cette année d'un premier satellite, en vue de fournir un service Internet en Afrique subsaharienne. Quelle que soit la solution explorée, et même s'il dépense beaucoup dans la R&D, Facebook a clairement indiqué qu'il n'avait pas vocation à opérer ces réseaux Internet d'un nouveau genre, qu'ils soient aériens ou terrestres, mais qu'il comptait, à terme, passer la main à des opérateurs spécialisés.
C'est déjà par l'intermédiaire d'opérateurs qu'il propose dans une série de pays l'offre « Free Basics », qui permet d'obtenir sur mobile un accès Internet gratuit, mais limité à certains sites, comme un certain Facebook... Trop limité d'ailleurs au goût du régulateur des télécoms en Inde, qui a interdit le service plus tôt cette année.
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