Épinglé par l'ACLU, Facebook est accusé de servir de vecteur pour la diffusion d'offres d'emploi discriminantes envers les femmes. Une plainte a été déposée.
Dans un tweet partagé le 18 septembre, L'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) annonce qu'elle porte plainte contre Facebook ainsi que 10 employeurs en raison de discrimination à l'embauche.
En effet, des entreprises auraient utilisé les outils du réseau social afin que leurs offres d'emploi soient uniquement visibles par les hommes, au détriment des femmes et des internautes non binaires. Selon l'association américaine, c'est Facebook qui est à l'origine de cette discrimination puisque c'est ses outils qui permettent l'application de tels critères selon le genre.
Pour rappel, de telles pratiques sont interdites aux États-Unis en vertu du Civil Rights Act.
BREAKING: We've filed charges against @Facebook and 10 employers for using the platform to target their job ads — for positions in male-dominated fields — only to younger men.
— ACLU (@ACLU) 18 septembre 2018
Facebook is violating federal civil rights law. Period.
Des critiques déjà récurrentes
Compte tenu du fait que de telles pratiques sont interdites en vertu du Civil Rights Act, une plainte a été déposée devant la Commission pour l'égalité des opportunités d'emploi, une importante agence chargée -entre autres- de faire respecter l'accès à l'emploi sans discrimination. De fait, trois femmes considérant qu'elles ont été victimes de discrimination ont déposé cette plainte, espérant qu'elle puisse s'étendre à de plus nombreuses femmes n'ayant pas eu accès à ces offres. Dans la liste des entreprises ayant utilisé Facebook pour supprimer les femmes de leur ciblage, The Verge rapporte qu'au moins un service de police et un développeur de logiciels sont visés par le document de l'ACLU.
En 2016, le réseau social avait déjà été la cible de critiques similaires, en raison du fait que les annonceurs pouvaient alors choisir de diffuser une pub ou non selon des critères raciaux. De cette façon, force est de constater que des agences immobilières ont fait le choix de discriminer les populations non blanches afin que celles-ci n'aient pas accès aux publicités. Par conséquent, 5 000 critères de ciblage de ce type ont finalement été supprimés.
Si les critères de Facebook sont parfaitement précis lorsqu'il s'agit d'atteindre l'utilisateur qui pourrait être intéressé par une publicité, c'est également le vecteur de discrimination déjà largement existantes hors-ligne. Pour rappel, Facebook a récemment annoncé qu'il cherchait à embaucher un « directeur de la politique des droits de l'homme ». Selon la fiche de métier, il ne serait pas étonnant que la personne en charge du poste traite avec ce genre de question afin d'y apporter une réponse définitive.