Selena Scola, une ex-modératrice de contenus chez Facebook s'étant fait diagnostiquer des troubles post-traumatiques, porte plainte contre le réseau social.
La vie d'un modérateur de contenus n'est pas rose. Et pour les 7 500 petites mains qui veillent à ce que Facebook reste un endroit convivial, cela peut mener à des traumatismes profonds.
C'est le cas de Selena Scola, une ex-modératrice de Facebook employée par un sous-traitant, Pro Unlimited. Après avoir passé 9 mois à trier le bon grain de l'ivraie et s'être fait diagnostiquer des troubles de stress post-traumatique, la jeune femme attaque Facebook pour « exposition à un contenu hautement toxique, dangereux et préjudiciable au cours de son emploi ».
Maximiser les profits et cultiver son image
Accusé de ne pas fournir à ses employés et sous-traitants un environnement de travail et un accompagnement psychologique sains, Facebook est cloué au pilori par l'avocat de Selena Scola.Tous les jours, les utilisateurs de Facebook publient des vidéos, images et streams de pédopornographie, viols, torture, bestialité, décapitations, suicides et meurtres. Pour maintenir une plate-forme saine, maximiser ses profits et cultiver son image, Facebook se repose sur des gens comme Mme Scola.
La principale intéressée, elle, se retient de dévoiler quelque détail que ce soit sur la nature réelle de son travail - craignant des représailles pour violation de clause de non-divulgation.
Pour Facebook, les modérateurs sont formés à ce travail
Facebook, pour sa part, prend acte de la plainte, et acquiesce : « Nous reconnaissons que ce travail peut souvent se révéler difficile. ». Des difficultés auxquelles le réseau social estime néanmoins répondre convenablement, notamment par le biais de « leur formation, les avantages et le soutien psychologique et les ressources de bien-être » mis à disposition des modérateurs.Selena Scola, elle, juge ces mesures insuffisantes. Elle demande la mise en place d'un programme de suivi médical facilitant le diagnostic et l'accompagnement des modérateurs traumatisés.
Une longue bataille judiciaire s'engage. Facebook, de son côté, compte augmenter ses effectifs de modération, passant de 7500 à 20 000 personnes d'ici la fin de l'année.
Facebook devrait-il déléguer la modération à des intelligences artificielles selon vous ?
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