Des documents rendus publics, relatifs à une action en justice de 2012, montrent que Facebook savait que son système permettait à des enfants de dépenser de l'argent à l'insu de leurs parents. Mais l'entreprise avait choisi de fermer les yeux et de ne pas rembourser les plaignants.
L'affaire remonte à 2012, mais les documents viennent d'être rendus publics. À l'époque, un recours collectif est intenté contre Facebook, regroupant des parents accusant la plateforme de leur avoir volé de l'argent.
Des parents plumés par Angry Birds sur Facebook
Plus précisément, le problème venait essentiellement des jeux payants présents sur le réseau social, à l'image d'Angry Birds. Particulièrement prisés par les enfants, ils demandaient parfois les données de carte bancaire pour accéder à un niveau spécifique ou acheter de la monnaie virtuelle. Ces informations étaient alors enregistrées de façon à ce que de nouvelles sommes pouvaient être prélevées facilement par la suite, sans demander de nouvelles autorisations. Et sans que les enfants, ni les parents, n'en aient conscience.En conséquence, certains utilisateurs américains ont eu la mauvaise surprise de découvrir des milliers de dollars de dépenses sur Facebook. Ils se sont alors retournés contre l'entreprise et ont exigé un remboursement, ce qui leur a été refusé. C'est pourquoi ils ont décidé de porter l'affaire devant un tribunal, qui leur a finalement donné raison en 2016.
Petite fraude entre amis
Mais les documents nous en apprennent également sur la façon dont Facebook a traité cet incident en interne. Les notes permettent premièrement de constater que les équipes savaient que leur système ne faisait rien pour empêcher les dépenses induites par des enfants. Elles avaient pourtant conscience qu'un jeu comme Angry Birds regroupait des utilisateurs dont la moyenne d'âge était de... 5 ans.Certains employés ont pourtant manifesté leur préoccupation quant à ces risques et ont suggéré de rembourser les parents lésés. Mais l'entreprise n'a jamais cédé. Pire encore, dans un mémo interne, Facebook définit cette pratique comme une « friendly fraud » (« fraude amicale »). Et le texte explique ensuite aux développeurs « pourquoi vous ne devez pas essayer de l'empêcher ».
Depuis cette affaire, Facebook a modifié son interface d'assistance relative aux jeux, pour permettre notamment les demandes de remboursement. Parmi les motifs désormais disponibles : « Achat réalisé par une personne de moins de 18 ans ».
Source : Engadget