Les réseaux sociaux, et plus particulièrement Facebook, sont inondés par la propagande et la désinformation d'extrême droite. A l'aube des élections européennes, les bénévoles d'Avaaz ont signalé des centaines de pages et groupes suspects à l'entreprise de Mark Zuckerberg.
Les élections européennes se tiendront les 25 et 26 mai 2019. Sur Facebook, l'événement est accompagné d'un torrent de désinformation et de propagande, en particulier d'extrême droite. Et le réseau social a bien des difficultés à supprimer ces opérations d'ingérence électorale.
Facebook, inondé par la propagande nationaliste
Facebook est à nouveau en proie à la polémique, tandis que les élections européennes approchent à grands pas. En effet, comme le révèle le nouveau rapport du groupe militant Avaaz, le réseau social de Mark Zuckerberg est inondé par les fake news.Celui-ci dévoile des réseaux de faux comptes, pages et groupes qui ont diffusé des contenus nationalistes et anti-immigrants, à travers plusieurs pays d'Europe - notamment en Allemagne, au Royaume-Uni, en France, en Italie, en Pologne et en Espagne. Les membres d'Avaaz ont signalé plus de 500 pages et groupes suspects.
Facebook a pris des mesures contre 77 d'entre eux et a supprimé plus de 200 comptes. Toutefois, ces pages avaient réussi à rassembler près de 6 millions d'adeptes, soit trois fois plus que les groupes d'extrême droite de ces pays réunis. De plus, les contenus qu'ils ont diffusés ont été vu 533 millions de fois au cours des trois derniers mois.
Protéger l'intégrité des élections européennes
Le rapport des bénévoles d'Avaaz relate quelques exemples de désinformation. En Pologne, un faux reportage présente de prétendus migrants qui profiteraient de leur métier de chauffeurs de taxi pour violer des femmes européennes. En Espagne, des séparatistes catalans auraient fermé un centre de cancérologie pour enfants. Autant de mensonges visant à exacerber les nationalismes.Des contenus gênants pour Facebook, qui craint de revivre la polémique de la campagne présidentielle américaine de 2016. Certes, depuis, le réseau social s'est amélioré dans la reconnaissance et la suppression des opérations d'ingérence électorale. Toutefois, l'entreprise de Mark Zuckerberg n'a pas encore trouvé le moyen d'empêcher la diffusion de ces contenus toxiques et manipulateurs.
Si Facebook se concentre actuellement « sur la protection de l'intégrité des élections dans l'Union européenne et dans le monde entier », Christoph Schott, directeur de campagne chez Avaaz, ne peut s'empêcher d'être inquiet. Selon lui, « la taille et la sophistication des réseaux (de faux groupes, pages et comptes) en font des armes de destruction massive pour la démocratie ».
Il est convaincu que les bénévoles du groupe militant n'ont fait qu'effleurer la surface. Il regrette que « des millions d'Européens voteront cette semaine après avoir été exposés à des mensonges toxiques sans le savoir ».
Source : Wired.