Sur Facebook, tous les utilisateurs sont soumis au respect des conditions d'utilisation. Ils ont notamment l'interdiction de publier des contenus incitant à la haine ou des fake news. Tous ? Non. Un petit groupe de privilégiés résiste encore et toujours aux règles : les politiciens.
Facebook a officialisé ce dont on pouvait déjà se douter : ses standards et conditions d'utilisation imposés à la communauté ne s'appliquent pas aux politiciens, qui bénéficient d'un passe-droit sur le réseau social.
Pas de factchecking pour les politiciens sur Facebook
C'est Nick Clegg, chargé de la communication et des affaires internationales pour Facebook et lui-même ancien membre du parlement au Royaume-Uni, qui a confirmé dans une note de blog ce traitement particulier réservé aux individus issus de la classe politique.« Nous ne pensons pas que c'est un rôle approprié pour nous d'arbitrer les débats politiques, d'empêcher un politicien d'atteindre le public et de devenir sujet de débat public. C'est pourquoi Facebook exempte les politiciens de notre programme de factchecking par un tiers », explique-t-il. Les annonces ou contenus publiés par des politiciens sur Facebook ne font donc jamais l'objet de vérification par la plateforme ou ses partenaires.
Seule intervention que s'autorise Facebook : quand un politicien partage un contenu (lien, photo ou vidéo) qui a déjà été « débunké » dans le passé et identifié comme étant un fake, l'algorithme relègue la publication au second plan, des informations émanant du factcheckeur tiers sont affichées et le post ne peut pas être mis en avant, même en payant.
Facebook veut rester une plateforme de débat
Le réseau social a aussi mis en place un principe qu'il appelle « exemption par intérêt public ». Concrètement, celui-ci permet sous certaines conditions de ne pas supprimer un contenu ou punir son auteur, même si sa déclaration ou le message qu'il partage enfreint certaine règles. « Nous l'autoriserons toujours sur notre plateforme si nous croyons que l'intérêt public l'emporte sur le risque de préjudice », fait savoir Clegg.Pour juger si un contenu est « d'intérêt public », Facebook s'appuie sur plusieurs facteurs : les circonstances propres à chaque pays (par exemple s'il y a des élections en cours ou si le pays est en guerre), la nature du discours et la structure politique du pays (dont le niveau de liberté de la presse). Un contenu qui viole les conditions peut donc être toléré, mais ne peut pas être mis en avant par le réseau social moyennant finance.
Source : Ars Technica