La décision prise par le réseau social fait débat alors que les élections américaines de 2020 se profilent. Aux États-Unis, les démocrates redoutent de revivre les dérives de 2016.
On pourrait dire que Facebook essaie de ménager la chèvre et le chou. Ou de nous offrir un verre à moitié plein. Le premier réseau mondial a annoncé, le jeudi 9 janvier, l'arrivée de nouvelles fonctionnalités qui permettront aux utilisateurs de voir moins de publicités politiques sur Facebook et Instagram. Car il n'a pas l'intention de lui-même les censurer.
Facebook laisse les utilisateurs se débrouiller
Pensant peut-être faire dans la philanthropie ou la bienfaisance, Facebook va permettre à ses utilisateurs d'avoir davantage le contrôle sur les publicités politiques et sociales diffusées sur leurs flux. Cool, non ? Pas nécessairement, puisque cette mise à jour permettra aux politiciens (ou n'empêchera pas) de diffuser des publicités politiques, mêmes mensongères ou trompeuses.Pour Facebook, il revient aux utilisateurs de décider eux-mêmes s'ils souhaitent voir moins d'annonces politiques ou non. Cette mise à jour vient en compléter d'autres, appliquées par le passé, comme la possibilité offerte aux abonnés de voir moins d'annonces sur certains sujets ou de supprimer des centres d'intérêt en particulier.
La crainte d'un bis repetita aux États-Unis
« Alors que Twitter a décidé de bloquer les publicités politiques et que Google a choisi de limiter le ciblage de ses publicités, nous décidons de jouer la carte de la transparence et de donner plus de contrôle aux gens, en ce qui concerne les publicités politiques » indique Facebook dans un communiqué rédigé par Rob Leathern, Directeur de la gestion des produits pour Facebook, tout en indiquant avoir hésité à limiter le ciblage publicitaire. « Nous ne pensons pas qu'une entreprise privée doive décider du sort des publicités politiques », ajoute-t-il.Lire aussi :
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Aux États-Unis, où les démocrates considèrent que Facebook a favorisé l'élection de Donald Trump en 2016, on redoute un bis repetita. La sénatrice du Massachusetts et fervente opposante aux géants du numérique, Elizabeth Warren, estime sur Twitter que « Facebook paie pour sa propre couverture de fausses informations ». Pour la candidate à l'investiture américaine, « Facebook a besoin d'une réelle concurrence et de responsabilité pour que notre démocratie ne soit pas prise en otage par son désir de gagner de l'argent ».
La société de Mark Zuckerberg a annoncé le déploiement des fonctionnalités de transparence étendues au courant du premier semestre 2020, et ce dans le monde entier.
Source : Facebook