Une lauréate du prix Nobel de la paix et un ancien Premier ministre font partie des 20 premiers membres sélectionnés pour composer le collège de ce que certains ont surnommé la « Cour suprême de Facebook ».
Depuis le scandale Cambridge Analytica, Facebook œuvre pour communiquer au monde entier son désir de transparence et pérenniser ses activités sur le long terme en modernisant sa structure. Une action devenue nécessaire au vu de l'ampleur du réseau social aujourd'hui sur le globe, fort de ses 2,6 milliards d'utilisateurs mensuels actifs et 1,73 milliard quotidiens. Son conseil de surveillance, imaginé fin 2018 par Mark Zuckerberg pour faire office de véritable contrepoids face à son fondateur, a dévoilé mercredi 6 mai la liste de ses 20 premiers membres.
Des membres éminents
Parmi les membres sélectionnés, on retrouve la journaliste et militante yéménite Tawakkol Karman, lauréate du prix Nobel de la Paix 2011 ; l'ancienne Première ministre danoise (2011-2015) Helle Thorning-Schmidt ; l'ex-rédacteur en chef du Guardian Alan Rusbridger ; l'avocate colombienne Catalina Botero Marino, rattachée pendant plusieurs années à la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) ; l'ancien juge du circuit fédéral américain Michael McConnell, constitutionnaliste et expert en liberté religieuse ; ou encore la Camerounaise Julie Owono, Directrice exécutive de l'ONG Internet Sans Frontières.
« Ils ont vécu dans 27 pays, et parlent au moins 29 langues », vante à leur sujet le conseil de surveillance, qui loue également les expériences des uns et les principes défendus par d'autres durant toute leur carrière.
Facebook devra se plier aux décisions du conseil de surveillance
Véritable tournant dans la stratégie de Facebook, le conseil de surveillance sera doté d'une vraie indépendance, tant dans ses actions que financièrement, puisque le réseau social s'est engagé à verser 130 millions de dollars dans ses caisses pour aider à son fonctionnement administratif sur deux mandatures, soit six années, et qu'il puisse recruter son propre personnel.
Le conseil, dont on connaissait déjà le directeur depuis le début de l'année (Thomas Hugues, ancien dirigeant d'Article 19, une ONG défendant la liberté d'expression et les droits numériques) aura le pouvoir de bloquer certaines décisions prises par Facebook, notamment concernant les actions de modération menées à l'encontre d'utilisateurs qui pourront faire appel des décisions les plus contestées, touchant aux discours haineux, le harcèlement ou toute publication qui menace la sécurité.
L'idée, pour Facebook, est de ne plus être le seul à décider du contenu qui peut demeurer en ligne ou doit être supprimé de la plateforme. Et même si les décisions prises par le conseil iront parfois contre les standards de la communauté de Facebook, l'entreprise devra s'y plier. « Facebook mettra en œuvre les décisions du conseil d'administration à moins que cela ne puisse enfreindre la loi, et répondra de manière constructive et de bonne foi aux orientations politiques émises par le conseil d'administration », indique l'entité.
Source : communiqué de presse