Le moteur de recherche que Google souhaite proposer en Chine serait capable de relier les recherches d'un internaute avec son numéro de téléphone. Un cauchemar pour la liberté sur le web, mais un travail largement simplifié pour les autorités.
Depuis la découverte de son existence, force est de constater que le moteur de recherche que Google voudrait installer en Chine fait parler de lui. En effet, cela fait plusieurs années que l'entreprise américaine est interdite de séjour dans le pays, là où elle pourrait pourtant trouver une large base de nouveaux utilisateurs. Pour rappel, la population est de 1,37 milliard d'habitants, dont 50% d'utilisateurs actifs d'Internet.
Collaboration directe entre moteur de recherche et autorités
Néanmoins, l'empire du Milieu ayant jugé que Google ne respectait pas ses lois en vigueur, ce dernier avait été mis à la porte. Néanmoins, il semblerait que celui-ci prépare son retour à l'aide d'un moteur de recherche prêt à se soumettre à la lourde censure du pays. De fait, les expressions, les évènements historiques ou les sources artistiques considérés comme dangereux n'apparaissent pas dans les pages des résultats de recherche. Une liste noire permet par exemple de censurer des résultats lors que la recherche « droits de l'homme », « manifestation étudiante » ou encore « place Tian'anmen ».Si le projet a été révélé il y a désormais quelques semaines, The Intercept a récemment publié un article dans lequel il vient ajouter de nouveaux éléments peu rassurants pour les droits de l'homme. Évoquant une source proche du dossier, le média indique ainsi que le moteur de recherche chinois de Google serait en mesure de lier les recherches d'un internaute à son numéro de téléphone. De cette façon, le projet baptisé Dragonfly simplifierait largement les recherches des autorités lorsqu'elle recherche un internaute considéré comme dissident. De la même façon, The Intercept mentionne des sources expliquant que le moteur de recherche est essentiellement codé en dur. De fait, il est possible de remplacer les données issues de la météo et de la pollution atmosphérique par des sources directement issues de la Chine.
Pour sa part, Google s'était exprimé sur le sujet en indiquant qu'il était loin de proposer un outil fonctionnel au pays et que le projet était « exploratoire ». Néanmoins, cela n'a pas empêché plusieurs employés de démissionner, à l'exemple du chercheur scientifique Jack Poulson, pour faire part de leur refus de travailler dans l'entreprise. Une lettre a également été signée par plus de 1 000 personnes travaillant au sein de la compagnie, demandant à cette dernière d'être plus transparente.