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Les réseaux sociaux ont beau lutter contre la désinformation autour du coronavirus, ils restent l'un des grands vecteurs des théories du complot.

Une étude britannique pointe ce rôle, affirmant que les personnes utilisant des plateformes comme YouTube ou Facebook sont plus nombreuses à croire ces théories.

YouTube et Facebook, hôtes de la désinformation

L'étude a été réalisée par Ipsos Mori pour le King’s College de Londres. Publiée jeudi 18 juin, elle réunit les résultats de trois enquêtes reposant sur un panel de 2 254 résidents britanniques âgés de 16 à 75 ans.

Son objectif était de déterminer la propagation des théories du complot entourant le nouveau coronavirus. Par exemple, 30% des personnes interrogées à la fin du mois de mai ont affirmé que le virus a été créé en laboratoire. Le mois précédent, ce chiffre était de 25%. D'autres chiffres sont plus surprenants : 7% des personnes interrogées pensent qu'il n'existe aucune preuve tangible de l'existence de la maladie à Covid-19.

Mais l'étude cherche aussi à connaître la provenance et la méthode de propagation de ces théories. Or, sans grande surprise, il apparaît que les réseaux sociaux y jouent un rôle important.

Parmi les personnes estimant que le coronavirus est lié à la 5G, 60% disent avoir obtenu cette information sur YouTube. À l'inverse, seulement 14% des personnes qui pensent que cette affirmation est fausse tiennent leurs informations de la plateforme.

De la même façon, 56% des personnes qui pensent qu'il n'y a pas de véritable preuve de l'existence du coronavirus disent avoir tiré leurs informations de Facebook. Ce chiffre est réduit à 20% chez les personnes qui pensent le contraire.

Affirmations trompeuses, conséquences concrètes

L'étude ajoute que les personnes utilisant les médias sociaux pour trouver des informations sur le coronavirus sont également plus susceptibles de ne pas respecter les mesures de confinement. Selon les chercheurs,
58% des personnes qui sont sorties de chez elles alors qu'elles présentaient des symptômes utilisaient YouTube comme principale source d'informations. Chez les personnes qui ont tiré leurs informations d'autres médias, ce chiffre baisse à 16%.

Le résultat n'est pas surprenant, les réseaux sociaux restant de façon générale une abondante source de fausses informations. Daniel Allington, maître de conférence en intelligence artificielle sociale et culturelle au King’s College de Londres, le confirme, déclarant qu'« une grande partie des informations sur les réseaux sociaux est trompeuse ou totalement erronée ».

YouTube et Facebook insistent pourtant sur leurs luttes respectives contre la désinformation. Un porte-parole de Facebook affirme que le célèbre réseau social a retiré « des centaines de milliers d'informations erronées liées au coronavirus ». Un représentant de YouTube rappelle que les deux géants travaillent notamment avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et mettent en avant des sources fiables d'information.

Si ces théories peuvent prêter à sourire, elles ont des conséquences bien concrètes. Suite aux liens soupçonnés entre le virus et la 5G, des antennes-relais ont été incendiées et des travailleurs des télécoms ont été menacés de mort. Pour Daniel Allington, « il est temps pour nous de réfléchir aux mesures que nous pouvons prendre pour résoudre ce problème bien réel ».

Source : CNBC