La schizotypie positive peut vous pousser à partager des fake news sur les réseaux sociaux - © Anton Vierietin /Shutterstock
La schizotypie positive peut vous pousser à partager des fake news sur les réseaux sociaux - © Anton Vierietin /Shutterstock

Une étude publiée dans PLOS ONE révèle un lien entre le partage de fausses informations politiques sur les réseaux sociaux et la schizotypie positive, un trait de personnalité associé à la paranoïa et à des schémas de pensée perturbés. Les chercheurs ont mené quatre études sur 1 916 Américains pour explorer ce phénomène.

Les fake news sont devenues un véritable fléau sur les réseaux sociaux. Elles se propagent à vitesse grand V, semant le doute et la confusion dans leur sillage. Mais qui sont ces internautes qui partagent ces fausses informations politiques ? De simples trolls ou des individus aux personnalités complexes ? Une étude récente jette un éclairage nouveau sur cette question épineuse.

Menée par des chercheurs britanniques, elle suggère que le partage de désinformation politique ne serait pas qu'un simple passe-temps pour certains utilisateurs. Il pourrait être lié à des traits de personnalité spécifiques, notamment la schizotypie positive. Cette découverte ouvre de nouvelles pistes pour comprendre et potentiellement endiguer ce phénomène qui menace la confiance dans l'information et la stabilité sociale.

La schizotypie positive : un trait de personnalité à double tranchant

La schizotypie positive est un trait de personnalité qui se caractérise par des pensées et des comportements inhabituels. Les personnes présentant ce trait ont tendance à être méfiantes, superstitieuses et à avoir des croyances étranges. Elles peuvent aussi faire preuve de créativité et d'originalité dans leur façon de penser.

Concrètement, quelqu'un avec une schizotypie positive pourrait croire aux théories du complot, avoir l'impression que tout est lié ou que des coïncidences ont forcément un sens caché. Ce trait est considéré comme faisant partie du spectre de la schizophrénie, sans pour autant être pathologique en soi.

L'étude publiée dans PLOS ONE a mis en évidence un lien entre ce trait de personnalité et la propension à partager de fausses informations politiques sur les réseaux sociaux. Les chercheurs pensent que cela pourrait s'expliquer par une tendance à se fier davantage à l'intuition qu'à la réflexion rationnelle. Les personnes présentant une schizotypie positive seraient plus enclines à croire et à diffuser des informations sensationnelles ou conspirationnistes, sans forcément vérifier leur véracité.

Il est important de noter que ce trait de personnalité n'est pas nécessairement négatif. Il peut aussi être associé à une grande créativité et à une pensée « hors des sentiers battus ». Cependant, dans le contexte des réseaux sociaux et de la désinformation, il peut devenir problématique.

Les réseaux sociaux, temples de la désinformation © Shutterstock.com
Les réseaux sociaux, temples de la désinformation © Shutterstock.com

Écrans, réseaux sociaux et fake news : un cocktail explosif

L'usage excessif des écrans et des réseaux sociaux pose de nombreux problèmes, en particulier chez les enfants et les adolescents. L'exposition prolongée peut affecter la santé oculaire, favoriser l'obésité et perturber le sommeil. Elle est aussi associée à un risque accru de symptômes dépressifs et à une baisse de la qualité de vie. Pour les adultes, les dangers vont au-delà de la santé mentale et physique. Passer trop de temps sur les écrans et notamment les réseaux sociaux peut alimenter la tendance à la schizotypie positive.

Pour limiter ces effets néfastes, il est notamment recommandé de :

Vous pourrez retrouver en fin d'article d'autres conseils pour limiter votre temps d'écran et éviter de lire ou partager des fake news.

D'ailleurs, la loi française prévoit des sanctions sévères pour leur diffusion. Depuis 1881, divulguer une fausse information est une infraction pénale. Les contrevenants s'exposent à des amendes allant jusqu'à 45 000 euros et un an d'emprisonnement.

En 2018, une nouvelle loi contre « la manipulation de l'information » a été votée. Elle oblige les plateformes à plus de transparence et crée une action en référé pour faire cesser rapidement la circulation de fausses nouvelles. Le juge s'appuie sur trois critères : l'information doit être manifestement fausse, diffusée massivement et de manière artificielle, et troubler la paix publique ou la sincérité d'un scrutin.

Il est donc crucial de vérifier l'information avant de la partager. Les conséquences peuvent aller au-delà des sanctions légales : atteinte à la réputation, impacts sociaux négatifs, conséquences professionnelles... En cette période électorale chargée, les fake news sont d'autant plus néfastes.