© Jeremy Bezanger / Unsplash
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Twitter n'a pas fait toute la lumière que l'ARCOM aurait voulu sur sa lutte contre la désinformation. Le régulateur français reproche notamment au groupe sa pudibonderie lorsqu'il s'agit d'expliquer précisément comment fonctionnent ses outils d'automatisation.

Un mois après le rachat de la plateforme par Elon Musk et le limogeage d'une partie conséquente de ses effectifs (y compris sous nos latitudes, notamment avec le départ de Damien Viel, directeur général de Twitter France), la firme fait l'objet de nettes remontrances de la part du régulateur français. On apprend ainsi que Twitter manque de transparence dans sa lutte contre la désinformation.

Twitter pas tout à fait au clair

Dans un troisième rapport annuel portant justement sur ce sujet, intitulé La lutte contre la manipulation de l'information, l'ARCOM mitraille Twitter en bonne et due forme. L'institution souligne entre autres la « très faible transparence des données » du groupe. Comme le rapporte Reuters, l'Autorité de régulation française des contenus audiovisuels et numériques (issue de la fusion entre le CSA et Hadopi) juge par ailleurs « imprécis » les détails fournis par le réseau sur le fonctionnement de ses outils d'automatisation.

Contacté par l'agence de presse britannique, Twitter France n'a pas fait de commentaires. On apprend d'ailleurs que la filiale française use systématiquement du silence radio depuis le rachat de Twitter par Elon Musk fin octobre.

Cela dit, l'ARCOM explique qu'il est loin d'être la pire plateforme en matière de transparence. « TikTok, Yahoo et, dans une moindre mesure, Google se distinguent notamment par l'absence d'informations tangibles » permettant à l'ARCOM de mesurer l'efficacité des mesures mises en place pour contenir la désinformation en ligne, explique le régulateur.

L'ARCOM impuissante ?

Reste que face à Twitter et aux autres géants du Web, l'ARCOM paraît bien impuissante. L'organisme tricolore ne bénéficie pas d'une quelconque mandat lui permettant d'imposer des sanctions aux plateformes qui ne lutteraient pas suffisamment contre le partage de fausses informations. Elle peut en revanche dénoncer publiquement le manque de bonne volonté de ces entreprises… et c'est précisément ce qu'elle fait avec Twitter.

Notons que le réseau à l'oiseau bleu et une dizaine d'autres plateformes (dont YouTube, Wikipédia, Facebook ou encore TikTok) sont néanmoins tenus par la législation française de dévoiler quelles mesures ils mettent en place pour endiguer la propagation de fake news. Ils sont en outre dans l'obligation de fournir à leurs utilisateurs les moyens de signaler les fausses informations susceptibles de modifier le résultat potentiel d'une élection, précise Reuters.

Source : Reuters