Jean-Baptiste Kempf, président de l'association VideoLAN, promet néanmoins que VLC n'est pas atteint du syndrome Google Chrome ou plus récemment Mozilla Firefox, et que le changement de branche est pleinement justifié par l'ampleur des travaux.
Cœur vidéo réécrit
Comme souvent avec les mises à jours majeures, les principaux apports sont sous le capot. VLC nom de code « TwoFlower » inaugure pour commencer une réécriture du cœur vidéo.
Si VLC 1.1 inaugurait le décodage matériel de la vidéo, VLC 2.0 pousse quant à lui encore plus loin l'exploitation des GPU modernes. Les sous-titres sont désormais rendus indépendamment de la vidéo, à la définition affichée, ce qui met un terme au rendu de mauvaise qualité sur les vidéos SD (définition standard). La conversion de l'espace colorimétrique YUV vers RGB est quant à elle assurée par le GPU lorsque l'OpenGL est utilisé, ce qui améliore encore les performances en déchargeant le CPU. Les fondations pour la prise en charge de la vidéo stéréoscopique (3D) ont été posées, en vue d'une prochaine mise à jour.
VLC 2.0 accueille en outre de nouveaux filtres, en particulier un filtre de suppression du bruit (HQDN3D pour High Quality DeNoise 3D), un filtre de suppression des aplats (gradfun), un filtre de conversion de cadence de lecture (inverse telecine), ou encore un filtre de stabilisation.
Blu-ray et décodage multi-cœur
Le principal atout de VLC et ce qui l'a rendu si populaire, c'est indéniablement sa prise en charge des formats et des codecs en toute autonomie. Pour autant il était jusqu'à présent souvent moins performant qu'un codec dédié. « TwoFlower » comble son retard en accueillant le décodage multi-cœur des codecs les plus populaires que sont le H.264, le WebM et le DivX, ce qui améliore considérablement les performances, en particulier en Full HD.
Le logiciel inaugure en outre une prise en charge élémentaire des Blu-ray, c'est-à-dire sans les menus et à condition qu'ils ne soient pas protégés, faute de licence, ce qui est généralement le cas des copies de sauvegarde.
Interface remaniée
Terminons avec la partie émergée de l'iceberg, l'interface, qui est indéniablement le point faible de VLC mais qui n'a pas évoluée depuis des années pour autant.
VLC 2.0 devrait enfin combler cette lacune, à commencer par la version Mac OS dont l'interface a entièrement été réécrite. Elle correspond désormais aux standards du genre, avec une fenêtre unifiée présentant une barre latérale, et une esthétique inspirée au choix de QuickTime X ou d'iTunes. La prise en charge du plein écran de Lion est malheureusement de la partie, ce qui enlève la gestion du multi-écran.
L'interface pour Windows et Linux est pour l'heure inchangée, mais elle devrait elle aussi être remaniée.
VLC 2.0 est donc disponible dès à présent sous forme de « Release Candidate », c'est-à-dire d'une version préliminaire candidate au titre de version finale. Toutes les fonctions sont donc incluses, mais certains problèmes ont déjà été identifiés et entraineront probablement la publication d'une seconde RC.