Les derniers travaux effectués sur la distribution GNU/Linux Ubuntu ne semblent pas avoir convaincu les utilisateurs qui migrent doucement vers Linux Mint.
Durant plusieurs années, le système d'exploitation Ubuntu développé par la société Canonical fut considéré comme la distribution GNU/Linux la plus populaire. Sur le site spécialisé Distrowatch, publiant des informations relatives à chacune des distributions Linux du marché ainsi que leur popularité respective, nous pouvons cependant noter un changement : la première place revient désormais à Linux Mint, Ubuntu ayant chuté en quatrième position.
Il faut dire que les premiers retours sur l'interface Unity développée par Canonical et introduite au sein de la version 11.04 furent relativement mitigés. Interrogé par nos soins à ce sujet au mois de septembre, le fondateur de Canonical Mark Shuttleworth expliquait : « si cette version a été très controversée avec plein d'excitation, des gros titres dans la presse et des désaccords, il n'en reste pas moins qu'en terme de statistiques davantage de personnes préfèrent Unity plutôt que l'ancienne version de GNOME, ou que GNOME Shell ou Plasma ».
La mouture suivante du système, Ubuntu 11.10, promettant une amélioration de cette interface, ne semble pas avoir satisfait les adeptes du système. Parallèlement, la nouvelle version de l'environnement de bureau GNOME en version 3 ne fait pas non plus l'unanimité. Pour cette raison, l'équipe de Linux Mint expliquait en début de mois avoir récupéré beaucoup d'utilisateurs déçus d'Ubuntu. « Nous avons enregistré une croissance de 40% en un mois », était-il ainsi expliqué, « et nous rattrapons assez vite Ubuntu pour la première place sur le marché des distributions "desktop" de Linux ». Et c'est désormais chose faite.
Les développeurs de Linux Mint finalisent effectivement l'édition 12 de leur système d'exploitation. Celle-ci promet une version personnalisée de GNOME 3 avec une transition facilitée depuis la version 2.32 la 3.0 de cet environnement qui, dans sa dernière mouture, propose une toute nouvelle ergonomie également très controversée au sein communauté. Du menu principal à la liste des fenêtres en passant par le gestionnaire des tâches, plusieurs éléments ont effectivement disparu. Pour sa part, Linux Mint 12 appliquera une couche venant se greffer sur GNOME 3, laquelle permet à l'utilisateur d'activer ou non certains modules pour retrouver une prise en main classique.
Reste à savoir si Canonical saura rectifier le tir en proposant davantage de souplesse pour son interface graphique. Dans la mesure où la prochaine version du système proposera un support étendu à 3 années au lieu de 18 mois, l'on imagine que les développeurs planchent actuellement sur la stabilité du système. Les changement majeurs sont plutôt attendus pour Ubuntu 12.10 qui sera publié en fin d'année prochaine.