Tout le monde, ou presque, se souvient du saut depuis la stratosphère réalisé en 2012 par l'Autrichien Felix Baumgartner. Un défi sponsorisé par Red Bull, et retransmis en direct : le parachutiste s'était élevé à une altitude de 39 045 mètres avant de descendre en chute libre à une vitesse maximale de 1357,6 km/h. Si Felix Baumgartner n'était pas le premier à réaliser cette expérience - Joseph Kittinger l'avait déjà fait en 1960, dans le cadre du projet Excelsior - la médiatisation de son saut a ancré ces records dans les mémoires.
Mais c'était sans compter sur Alan Eustace : le vice-président de Google, âgé de 57 ans, a planché pendant 3 ans et dans le plus grand secret sur la planification de son propre saut depuis la stratosphère. Ce dernier a eu lieu vendredi dernier, encore une fois en toute discrétion : Alan Eustace s'est élevé à 41 419 mètres d'altitude, soit 2374 mètres plus haut que Felix Baumgartner. Pour ce faire, le cadre de Google s'est contenté d'un ballon gonflé à l'hélium capable d'atteindre la stratosphère, et muni d'un petit explosif, ce qui lui a permis d'entamer sa chute au moment où il le désirait.
L'ascension d'Alan Eustace - Photo : Credit J. Martin Harris Photography/Paragon Space Development Corporation
Eustace a ainsi pu battre le record du saut en parachute le plus haut et de la plus longue chute libre, mais Baumgartner garde tout de même un record à son nom : celui de la vitesse maximale de chute. En effet, l'Américain n'a chuté, au maximum, qu'à « seulement » 1322,9 km/h, là où l'Autrichien est allé jusqu'à 1357,6 km/h. Il s'en est fallu de peu ! Cependant, Alan Eustace a tout de même allègrement passé la vitesse du son.
L'Américain a expliqué avoir refusé un soutien étendu de Google, pour réaliser son projet d'une façon beaucoup plus discrète que celui de Felix Baumgartner, qui était financé par Red Bull. Le budget n'était également pas le même, et Alan Eustace a travaillé avec une équipe d'ingénieurs très réduite pour concevoir le système d'élévation ainsi que sa combinaison. Une discrétion qui ne l'empêche pas de parler, désormais, de son ascension : « C'était incroyable. Magnifique. J'ai vu l'obscurité de l'espace et les différentes couches de l'atmosphère, ce que je n'avais jamais pu voir auparavant » a-t-il déclaré au New York Times. On veut bien le croire. La vidéo ci-dessous permet de se faire une idée du déroulé de l'événement.