Le lipdub, concept qui consiste à faire du playback sur une chanson, a depuis un moment été ringardisé par la pléthore de vidéos gênantes publiées sur des plateformes de vidéo, comme YouTube. Mais quand on voit le succès rencontré par Dubsmash, on se dit qu'il suffit parfois de combiner du vieux avec du neuf pour déchaîner les réseaux sociaux.
Dubsmash fonctionne sur un principe simple : faire un playback sur un extrait de musique ou une citation de film, de série ou de dessin animé. Pour ça, il faut utiliser son smartphone, en mode selfie. La démarche ne prend que quelques secondes, après avoir choisi l'extrait voulu. Le résultat : une vidéo de quelques secondes, qu'il est possible de partager via Facebook Messenger et Snapchat, ou de sauvegarder sur le téléphone pour partager ensuite sur Facebook ou Vine, par exemple.
La référence à l'honneur
Si la sauce Dubsmash prend, c'est probablement parce que l'une des mécaniques repose sur la référence connue du plus grand nombre. La collection de sons proposés est disponible en plusieurs langues. Le catalogue de sons français comporte des citations de films cultes, comme Le Père Noël est une ordure, Asterix et Obélix, OSS 117... mais également des extraits de chansons de Disney ou des passages de vidéos YouTube très connues (Allez, viens...). Dans les pistes anglaises, les répliques cultes sont légion : Star Wars, Hulk, Batman... il y en a pour tous les goûts.Avec un peu d'exercice, on peut même entretenir des conversations entières en messagerie instantanée uniquement avec des Dubsmash. L'aspect viral se comprend alors très bien : une personne qui reçoit cette courte vidéo sur Facebook Messenger aura probablement envie d'essayer elle-même. Pour ce faire, il lui faudra télécharger l'application iOS ou Android sur son téléphone.
La question des droits
Lors de la mise en ligne d'une vidéo, Dubsmash ajoute un gros watermark avec l'adresse de son site. De quoi laisser peu de doute quant à l'origine de ce mini-lipdub. Mais la question de la légalité de la démarche se pose, car l'application base en grande partie son succès sur les sons qu'elle utilise.Dubsmash ne reverse pas d'argent aux ayants-droit, ce qui pourrait poser problème si ces derniers décidaient de se pencher sur l'application qui a le vent en poupe. L'article L 122-5 du Code de la propriété intellectuelle évoque de son côté le droit à la citation, mais ces dernières doivent être « justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d'information de l'œuvre à laquelle elles sont incorporées ». Dubsmash ne va pas vraiment dans cette direction.
Développée en Allemagne par Mobile Motion, l'application est aujourd'hui l'une des plus téléchargées en Europe, et son succès pourrait bien traverser l'Atlantique. L'entreprise recrute actuellement pour développer son activité, et demande d'ailleurs aux postulants d'inclure à leur CV une vidéo Dubsmash. « Nous n'accepterons aucune candidature sans un Dubsmash de vous ». Voilà qui donne le ton.