Face à une montée en performances des appareils, l'étiquetage a dû être ajusté pour revenir à une échelle plus traditionnelle, et plus conforme à la réalité.
Les classifications A+, A++ ou A+++, qui faisaient presque passer un appareil pourtant classé « A » comme un bouffeur d'énergie, c'est terminé ! Sous l'impulsion de l'ADEME (l'Agence de la transition écologique) et de l'Union européenne, l'État impose une révision de l'étiquette énergie qui entre en vigueur à compter du lundi 1er mars 2021. Elle offrira une meilleure visibilité et prône une plus grande transparence qui devrait être appréciée des consommateurs. Explications.
Un nouvel étiquetage qui concerne presque tous les appareils
Depuis 1995 et la création de l'étiquette énergie, tout n'a pas été mauvais. Mais à force de voir les appareils gagner en performance, le système a perdu en efficacité, d'autant plus que certains sont depuis interdits par la réglementation, délaissant ainsi les classes les plus basses, qui n'avaient plus aucun intérêt. Et faisant ainsi des appareils classés en A voire en A+ les machines les moins performantes.
L'ADEME impose donc un nouveau système de notation qui s'applique depuis ce 1er mars en ligne et dans les magasins en Europe. Il concerne cinq grandes familles d'appareils, à savoir le lave-vaisselle, le lave-linge (et les lave-linges séchants), les réfrigérateurs et congélateurs, les téléviseurs et écrans, et les ampoules.
Le nouveau système :
- A
- B
- C
- D
- E
- F
- G
L'ancien système :
- A+++
- A++
- A+
- A
- B
- C
- D
Attention tout de même ! Certains équipements, qui n'arborent l'étiquette énergie que depuis 2015, vont conserver pendant encore un certain temps l'étiquette que nous connaissions jusqu'à aujourd'hui. C'est le cas des appareils de chauffage, des chauffe-eau, des fours, hottes et des sèche-linges. Pour eux, la bascule ne devrait s'opérer qu'en 2030, au mieux.
De plus grandes exigences, et une « classe A » pour laquelle les fabricants vont devoir batailler
Alors que parfois le choix devenait difficile pour le consommateur, celui-ci disposera désormais d'une plus grande transparence avec des pictogrammes plus clairs, et surtout la possibilité d'accéder à une base de données électronique des produits, grâce à un QR code subtilement intégré à l'étiquette, que vous avez sûrement remarqué en haut à droite de la nouvelle version. En scannant le code, vous aurez accès à diverses informations fournies par les fabricants.
La Commission européenne estime qu'avec cet affichage plus lisible, les ménages européens pourraient économiser jusqu'à 150 euros en moyenne chaque année. L'ADEME précise même que 38 TWh/an pourraient être évités d'ici 2030. C'est l'équivalent de la consommation annuelle de la Hongrie.
De nouveaux critères sur la réparabilité et la recyclabilité d'un appareil seront d'ailleurs progressivement ajoutés dans la notation. Une mesure qui va dans le sens des dernières avancées en France, avec l'instauration depuis le début de l'année de l'indice de réparabilité.
Il ne devrait en tout cas théoriquement pas y avoir tout de suite, si l'on en croit l'ADEME, d'appareils commercialisés en « classe A », puisque selon elle, celle-ci est devenue tellement exigeante qu'elle ne correspond à aucun produit existant dans le commerce en 2021. Pourtant, plusieurs de nos lecteurs (que l'on remercie) ont pu nous signaler avoir déjà reçu des produits nouvelle étiquetés "A."
Qu'en pense-t-on chez Clubic ?
On ne peut pas nier que cette nouvelle classification est une bonne chose. Rendre plus difficile l'accès à la « classe A » ne devrait qu'encourager les constructeurs et fabricants à pousser toujours plus loin la qualité des appareils et leur aspect écoresponsable pour atteindre la plus haute marche du classement. Il faut dire que le « A » joue bien plus sur l'imaginaire collectif qu'on ne le pense. Avec cette nouvelle étiquette, on devrait ainsi retrouver plus de clarté, et être davantage dirigés vers des appareils plus conformes aux exigences environnementales d'aujourd'hui et de demain.