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Le Kosovo veut faire face de la meilleure des manières à la crise énergétique en cours et, pour réduire la facture, les mineurs de crypto-monnaie sont en première ligne.

Une mesure qui a pour effet des ventes en cascade du matériel nécessaire au minage dans le pays.

Au cœur des Balkans, les cryptos ne sont (temporairement) plus reines

Le Kosovo est habituellement plutôt serein quant à son énergie, grâce à un apport interne massif (90 %) de lignite, une roche sédimentaire proche du charbon, qui lui évite d'être contraint à subir les fluctuations internationales du marché. Alors que cet approvisionnement énergétique est (particulièrement) loin d'être neutre en carbone, une panne d'une des deux centrales électriques a conduit le gouvernement à devoir s'approvisionner, pour près de 40 % de son énergie, sur les marchés internationaux particulièrement tendus.

Pour faire baisser la facture d'électricité de son pays, l'un des plus pauvres du continent européen, le gouvernement mise sur une interdiction de 60 jours de toute activité de minage. Une injonction qui donne pour curieux effet une vente en panique de nombreuses installations personnelles dédiées au minage de crypto-monnaies, alors que la mesure n'est que temporaire.

À cela s'ajoutent les relations tendues avec la population d'origine serbe située au nord du pays, qui ne reconnait pas le Kosovo comme État indépendant, comme le rappelle The Guardian. Celle-ci refuse notamment, et ce, depuis plus de 20 ans, de payer l'électricité qu'elle consomme.

Le minage, bien que difficilement quantifiable, est en croissance permanente au Kosovo, et la consommation mondiale annuelle d'électricité dédiée au seul Bitcoin, de l'ordre de 126 TWh, a donc incité le gouvernement à agir en ce sens.

Ne pas gaspiller le précieux argent public kosovar

Rappelons, à titre indicatif, que ces données sont à comparer avec la consommation électrique annuelle de pays tels que la Norvège (122 TWh) ou encore l'Argentine (121 TWh). Cette décision est donc une « évidence » pour la ministre de l'Économie du Kosovo, la docteure Artane Rizvanolli : « Nous avons alloué 20 millions d'euros pour subventionner l'énergie, ce qui ne sera probablement pas suffisant, et c'est l'argent des contribuables qui va subventionner la consommation d'électricité. D'autre part, nous avons l'extraction de crypto-monnaies, qui est une activité très énergivore et qui n'est pas réglementée ».

De quoi emboîter le pas aux pays tels que l'Islande, où les potentiels mineurs de cryptos ne sont plus les bienvenus pour faire face aux pénuries d'énergie. En revanche, le Kosovo n'a pas prévu, à court terme du moins, de suivre les pas de la Chine, qui a mis un sacré coup dans l'aile au minage des crypto-monnaies, alors que l'empire du Milieu faisait figure de leader mondial dans le domaine.

Source : The Guardian