La compagnie norvégienne Hurtigruten souhaite réduire à zéro les émissions de CO₂ de ses voyages, et sa méthode est aussi originale qu'ingénieuse.
Depuis des siècles, les navires sont propulsés par le vent, et de plus en plus de constructeurs et d'entrepreneurs cherchent à y revenir. Cependant, les technologies ont évolué et il ne s'agit pas nécessairement de refaire des voiliers à l'ancienne. Les idées ne manquent pas, et celle d'Hurtigruten a le mérite de sortir du lot.
Des voiles « solaires »
Baptisé Sea Zero, le concept développé par l'entreprise norvégienne et ses partenaires n'est pas sans rappeler les vaisseaux spatiaux du dessin animé La Planète au trésor. En effet, s'il est également équipé de voiles, ces dernières capteront également l'énergie de notre étoile.
Mais à la différence des vaisseaux du long métrage de Disney, le Sea Zero utilisera à la fois l'énergie solaire et l'énergie éolienne, à l'instar de technologies déjà développées dans d'autres projets. Ses voiles rétractables disposeront de 750 m² de surface éolienne, tandis que leurs 1 500 m² de panneaux solaires alimenteront les équipements électriques du navire, y compris les moteurs qui accompagnent le système éolien.
Le tout est associé à un ensemble de batteries d'une capacité totale de 60 MWh, ainsi qu'à des moteurs de secours plus conventionnels pouvant fonctionner avec du biocarburant. Ce navire de 135 mètres de long, qui peut accueillir 500 passagers dans 270 cabines, devrait ainsi pouvoir fonctionner 24 heures sur 24 sans encombre. Et ce, sans émettre le moindre gaz à effet de serre.
À la recherche de l'efficacité énergétique
Mais pour Hurtigruten, l'innovation ne porte pas seulement sur le système de propulsion du navire, mais aussi sur son optimisation. Par exemple, il sera équipé de capteurs et de caméras, permettant à l'intelligence artificielle de bord d'optimiser les trajectoires et la consommation d'énergie tout en assistant les navigateurs. De cette manière, l'entreprise pourra réduire la taille du pont et donner une forme plus aérodynamique à l'ensemble de la structure.
Ce dernier aspect sera également amélioré par les systèmes de propulsion qui, lorsqu'ils ne sont pas sollicités, se rétractent dans la coque pour réduire la traînée sous-marine. Le Sea Zero sera également équipé d'un système de lubrification par air sous-marin afin de réduire les frottements avec l'eau.
Hurtigruten n'en est encore qu'aux premiers stades de développement du projet, mais vise à achever la construction d'un premier modèle d'ici à 2030. L'entreprise cherche notamment à élaborer des pratiques de construction plus durables que celles actuellement employées par l'industrie, et souhaite également utiliser des batteries sans cobalt avec un minimum de nickel afin de réduire les coûts. Rendez-vous dans quelques années pour voir si le pari est réussi.
Source : Electrek