De nouvelles manières de valoriser les déchets, et en particulier les déchets plastiques, voient régulièrement le jour. C'est notamment le cas au Royaume-Uni, qui produit 5 millions de tonnes de déchets plastiques chaque année et en recycle un tiers.
La société Powerhouse Energy propose de faire d'une pierre deux coups : traiter les déchets plastiques en les transformant en un gaz pouvant être utilisé pour produire de l'électricité ou alimenter des voitures à hydrogène.
Un procédé moins émetteur en CO2 ?
À priori, le procédé de Powerhouse Energy est simple. Il consiste à déchiqueter les déchets plastiques avant de les chauffer autour de 1 000°C (1 800°F). Cela permet de dégager un gaz de synthèse majoritairement constitué de méthane, d'hydrogène et de monoxyde de carbone. Une fois ce gaz de synthèse obtenu, il peut être directement brûlé dans des centrales pour produire de l'électricité. Mais l'hydrogène, qui représente environ un tiers de ce gaz de synthèse d'après la vidéo de CNN Business, peut également en être séparé pour alimenter des véhicules l'utilisant comme carburant.La promesse de l'hydrogène en tant que carburant automobile est celle de réduire les émissions de dioxyde de carbone issus de nos véhicules, ceux-ci ne dégageant alors plus que de la vapeur d'eau. Pourtant, la production de l'hydrogène elle-même est émettrice de CO2. CNN avance néanmoins des chiffres issus de l'Union of Concerned Scientists, selon lesquels, même en choisissant la méthode de production d'hydrogène la plus polluante (la production au gaz naturel), les émissions de CO2 des véhicules fonctionnant à l'hydrogène restent inférieures de 30 % à celles d'un véhicule à essence.
À l'heure actuelle, les trois quarts de l'hydrogène utilisé dans les piles à combustible des véhicules sont produits par du gaz naturel. Or, Powerhouse Energy affirme que son procédé de recyclage des déchets plastiques émet beaucoup moins de dioxyde de carbone qu'une production au gaz naturel, sans toutefois avancer de chiffres.
Des stations absentes
Pour le P.-D.G. de Powerhouse Energy, David Ryan, « l'hydrogène est le carburant idéal pour le transport routier. Pour les grands camions et les bus, c'est probablement le futur des carburants propres ». La société devra cependant composer avec le peu de stations à hydrogène que compte le Royaume-Uni. Malgré la création en 2017 d'un fonds de 26,5 millions d'euros destiné à renforcer les infrastructures liées à l'hydrogène, le pays ne compte qu'une vingtaine de stations dans le pays.En comparaison, la France en comptait autant en 2018, avec l'objectif d'une centaine de constructions d'ici 2023. Le leader en la matière reste le Japon, qui compte recenser 320 stations à hydrogène d'ici 2025, sans oublier la Chine qui a inauguré cet été la plus grande station-service d'hydrogène au monde.
Source : CNN