La revue scientifique Nature Climate Change a publié une étude sur les conséquences de l'élévation du niveau de la mer. Elles modifieront purement et simplement le visage de la planète tel qu'on le connaît aujourd'hui.
Le monde subit depuis plusieurs années les premiers effets du changement climatique. Fonte des neiges, saisons qui n'en sont plus, records de chaleur, sécheresse, tempêtes de plus en plus régulières... Nature Climate Change a publié une étude, le 2 mars 2020, dans laquelle il est dit que la moitié des plages de sable disparaîtront de la surface de la Terre d'ici la fin du 21e siècle. En cause ? Le changement climatique justement, et l'une de ses nombreuses conséquences ravageuses : la hausse du niveau des océans.
132 000 kilomètres de côte pourraient disparaître
À l'instar des passionnés de ski, contraints de monter de plus en plus haut sur les pistes pour trouver de la poudreuse, les habitués des plages au sable fin n'échapperont pas au changement climatique. Et comme on peut le lire dans l'étude de la revue scientifique britannique, même en cas d'efforts considérables, ce qui sous-entend une forte réduction des émissions de gaz à effet de serre, il ne sera pas possible d'inverser la tendance, mais seulement de la limiter à la disparition d'un tiers des littoraux sablonneux.Les plages de sable occupent plus d'un tiers des littoraux de la planète. On les retrouve surtout dans des régions très peuplées. Ce qui rend la menace encore plus forte, celle-ci étant due à la hausse du niveau des mers, mais pas que. Les tempêtes, qui menacent le bâti et les vies humaines, ainsi que les nouvelles constructions qui poussent en bord des littoraux, sont autant d'effets néfastes quant à l'avenir des plages de sable.
Si le pire des scénarios se produit, soit la disparition de la moitié des plages de sable, ce sont 132 000 kilomètres de côte qui seront effacés. Si en revanche l'humanité parvient à limiter le réchauffement climatique à 3°C, 95 000 km « seulement » disparaîtront. Certains experts estiment que le niveau des océans pourrait grimper de 50 à 84 cm d'ici 2100, selon les prévisions.
Des conséquences bien au-delà de la simple menace sur le tourisme
La potentielle disparition des plages de sable aura des conséquences directes et très importantes sur l'activité touristique, que ce soit pour les clubs de vacances ou les localités. Mais Michalas Vousdoukas, qui a dirigé l'étude et est connu pour ses travaux au Centre commun de recherche de Commission européenne, prévient que les conséquences ne toucheront pas que le tourisme. « Les plages de sable offrent souvent le premier mécanisme de protection contre des tempêtes et des inondations et sans elles, les impacts des événements climatiques extrêmes seront probablement plus forts ». Selon lui, le monde doit se préparer aux différentes éventualités.Avec environ 15 000 kilomètres de plages de sable potentiellement rayés de la carte d'ici huit décennies, l'Australie pourrait être le pays le plus sévèrement touché par le changement climatique. Suivraient le Canada, le Chili et les États-Unis. D'autres grands pays comme la Russie, le Brésil, la Chine, l'Argentine, l'Inde ou le Mexique sont aussi sur la liste des pays sensibles.
Source : Nature Climate Change